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Ce mercredi, des éleveurs de moutons, notamment, manifesteront à Namur. Ces éleveurs voient leurs troupeaux particulièrement impactés par la fièvre catarrhale ovine, ou maladie de la langue bleue. C'est le cas de cette éleveuse à Durbuy qui a vécu un mois d'août catastrophique.
Il y a deux ans, Zoé s'est implantée au nord de Durbuy. Son rêve depuis petite était devenir agricultrice. Mais le mois passé, ses 40 brebis et 50 agneaux ont attrapé la maladie de la langue bleue. Catastrophe pour la jeune femme: elle a perdu 15% de son cheptel. "Là, on est à un petit 35 brebis qui restent...", montre l'éleveuse. "Elles ont effectivement toutes été malades. Elles ont toutes fait des symptômes de la langue bleue", poursuit-elle. "Beaucoup de fièvre, chute de lait, des ulcères dans la bouche, manque d'appétit, donc un amaigrissement très fort et très rapide. On les soignait un peu comme on pouvait..."
Une perte sentimentale car ces brebis l'accompagnaient depuis deux ans, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. "Émotionnellement, on a l'impression que tout s'effondre. Tous les animaux qu'on a autour de soi, qu'on voit tous les jours, qu'on manipule tout le temps. Oui, elles sont toutes malades, on sait qu'elles vont potentiellement mourir."
Émotionnellement, mais également économiquement. Pour soigner sa petite centaine de bêtes, Zoé a dépensé 10% de son chiffre d'affaires annuel en à peine quelques jours. Ajoutez à cela le lait jeté pendant un mois et les brebis gestantes avortées, c'est six mois sans revenus qui attendent Zoé. "Tu vois qu'il n'y a rien qui va, il faut s'accrocher, quoi, pour se dire que ça va finir pour marcher..."
Le secteur ovin demande des aides régionales, mais surtout fédérales et européennes. Il ne se sent pas du tout entendu. "Si rien n'est fait, et rapidement; dans les trois, quatre mois, on sera à court de trésorerie, il y a plein d'exploitations qui vont couler...", ajoute Zoé. Elle manifestera ce mercredi pour l'avenir de sa ferme.