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C'était il y a 20 ans, jour pour jour. Le 30 juillet 2004, une conduite de gaz explosait dans le zoning industriel de Ghislenghien, dans le Hainaut. Une catastrophe au bilan très lourd : 24 morts et 132 blessés. Ce mardi matin, un hommage poignant a été rendu sur place aux victimes.
Environ trois cents personnes ont rendu hommage, ce mardi matin, aux victimes de la catastrophe de Ghislenghien (Ath), qui s'est produite il y a 20 ans, précisément le 30 juillet 2004, à 08h57. La brève cérémonie s'est déroulée en présence notamment du bourgmestre d'Ath, d'Eddy Maillet - à l'époque chef de la zone de police locale, qui avait activé le plan d'urgence - et d'un représentant du Roi.
Dans le silence, tous les participants se sont présentés devant la stèle commémorative installée non loin du lieu de l'explosion. Parmi les personnes présentes figuraient également de nombreux proches et membres des familles des victimes.
Une colonne de flammes à 200 mètres de hauteur
L'accident a été provoqué par l'explosion d'un gazoduc à haute pression. La canalisation avait été abîmée quelques jours auparavant par un engin de chantier sur le site d'une usine en construction de l'entreprise Diamant Boart. Une colonne de flammes, visible à plusieurs kilomètres à la ronde, s'est élevée à quelque 200 mètres de hauteur et a brûlé pendant une vingtaine de minutes.
La catastrophe industrielle de Ghislenghien, une des plus meurtrières sur le territoire national, a fait 24 morts, notamment cinq pompiers, un policier, un agent d'Electrabel et des personnes qui circulaient non loin du site du zoning industriel, ainsi que 132 blessés.
Un jour de deuil national avait été décrété le 4 août 2004. Parmi les victimes, sept avaient eu droit à des funérailles nationales. Les familles des 11 autres défunts identifiés jusqu'alors avaient préféré un hommage plus intimiste.
La catastrophe de Ghislenghien a eu pour conséquence la mise en place de la réforme de la sécurité civile belge et la création de zones de secours.
Quelles leçons ont été tirées de cette catastrophe ?
Cette catastrophe a donc été une des pires qu'on ait connue en Belgique et à l'époque, certains dysfonctionnements avaient été constatés. Beaucoup de choses ont changé après ce drame : toute une série de réformes ont été mises en place, avec notamment la création des zones de pompiers qui permettent aux services de secours d'intervenir sur toute une région. Il y a 20 ans, au moment où les faits se sont déroulés, les pompiers travaillaient au niveau communal et donc chaque commune travaillait de son côté. Ce qui a posé des problèmes de communication à l'époque. Un temps précieux a été perdu.
Autre élément important : des cartographies des conduites de gaz ont été créées. Elles sont aujourd'hui accessibles à tous. Ce n'était pas le cas à ce moment-là. Rappelons-la, quelques jours avant l'explosion, un engin de chantier avait touché un obstacle : le fameux gazoduc qui a fini par exploser.
À cela s'ajoutent évidemment les avancées technologiques qui permettent aussi plus de sécurité aujourd'hui. À la question : une telle catastrophe pourrait-elle encore se produire aujourd'hui ? Difficile d'y répondre avec certitude puisque le risque zéro n'existe pas, mais cela semble en tout cas peu probable. Tous ces outils devraient permettre d'éviter une erreur ou en tout cas de la repérer rapidement avant qu'elle ne conduise à une catastrophe.