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Céline De Bruyn, première échevine PTB à Mons, assure que son parti n'a pas eu d'autre choix que d'accepter les conditions strictes de la région wallonne pour obtenir un prêt financier. De l'argent indispensable pour pouvoir mettre en place les mesures prévues par la nouvelle majorité avec le PS et Ecolo.
"C’est quand même un peu stressant parce que c’est une responsabilité", avoue Céline De Bruyn. A 31 ans, elle est devenue la première échevine PTB de l’histoire de Wallonie. "Mais je suis aussi très fière et motivée", ajoute cette traductrice-interprète, invitée politique de bel RTL ce lundi matin.
L’échevine à Mons assure qu’"une petite touche" du PTB a été insérée dans la déclaration de politique communale de la Ville pour les six prochaines années. Dans cet accord de majorité avec le PS et Ecolo, plusieurs mesures vont coûter de l’argent. Notamment augmenter le nombre de crèches et le nombre de collectes des sacs-poubelles.
Mais comment financer ces mesures alors que la Ville de Mons se trouve en grande difficulté financière ? "On a regardé effectivement quelle était la situation financière de la Ville et on a réfléchi dans quelles dépenses on pouvait couper éventuellement et aussi quelles recettes fiscales on pouvait aller chercher", répond Céline De Bruyn, sans donner plus de précisions. L’échevine assure que le fédéral est responsable de la situation financière compliquée de la Ville. "Ce qui plombe les finances de Mons aujourd'hui, ce ne sont pas les services à la population qu'elle fournit. Ce sont les transferts de charges du fédéral. Aujourd'hui, Mons, pour 2024 par exemple, c'est 26 millions qu'on paye pour ce que nous appelons les 4 P : les pompiers, la police, la précarité, les pensions. Et ça, c'est ce que le fédéral devrait payer normalement", estime-t-elle.
La banque Belfius refuse en tout cas de prêter de l’argent aux autorités communales montoises, en raison du taux d’endettement trop élevé de la Ville. Ce qui est aussi le cas pour Liège et Charleroi. La région wallonne va suppléer en prêtant des fonds. Mais ce geste financier comporte des conditions très strictes à respecter. Par exemple, arrêter la gratuité, réduire l'éclairage public, remplacer certains policiers par des gardiens de la paix ou encore renoncer à nommer le personnel communal. Le PTB a accepté ces conditions. Ce qui est assez étonnant puisque ce ne sont pas des mesures vraiment de gauche. Alors, pourquoi avoir accepté ?
"Ce ne sont pas des mesures de gauche, ça c'est clair et net. Il y a un problème, c'est qu'on a besoin de ces 10 millions que la région wallonne va pouvoir nous prêter. Ça, c'est un fait. Et donc, ce que je regrette, c'est que dans cette situation de déficit structurel, comme je l'ai dit, qui est le résultat de politiques qui ont été prises aux autres niveaux de pouvoir, les communes dont Mons se retrouvent dans une situation où elles ont besoin d'emprunter de l'argent. Et moi, ce que je regrette, c'est que le gouvernement wallon profite de cette situation pour imposer effectivement toute une série de politiques de droite, mais qui ne vont pas forcément nous sortir du problème", regrette Céline De Bruyn.
"Financièrement, c'est même une aberration. Pour nous, le gouvernement wallon devrait revoir sa copie. C'est une chose. Et on va continuer à se battre aux autres niveaux de pouvoir pour que ça arrive", assure l’élue du PTB.