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Les clés de la Maison Blanche: pourquoi les ennuis judiciaires de Donald Trump n'entachent-ils pas sa notoriété?

Le 5 novembre prochain, les Américains ont rendez-vous avec leur avenir politique alors qu'ils éliront leur 47ᵉ président. Pour mieux appréhender les enjeux de cette élection présidentielle majeure, des experts des États-Unis nous éclairent sur les enjeux de ce scrutin. On est là pour vous donner les clés de la Maison-Blanche.

Serge Jaumain, professeur d’histoire contemporaine à l’ULB, nous éclaire quant à la popularité indestructible de Donald Trump. Attaques judiciaires, scandales… Rien n’y fait, le 45e Président des Etats-Unis autant acclamés par ses supporters, toujours aussi nombreux. Une situation que Serge Jaumain qualifie "d’exceptionnelle".

Il est toujours là

"Ici, on a un candidat président qui cumule près de 91 chefs d'accusation, qui est pris dans toute une série de procès et qui, malgré tout, qui continue à jouir d'une popularité assez exceptionnelle. Il est toujours là. Et ce qui est intéressant chez lui, c'est qu’il arrive à utiliser chacune de ses comparutions comme une manière de faire parler de lui", explique-t-il. "Plus on parle de lui, mieux c’est", affirme le professeur.

Par le fait de se présenter comme une victime "à qui l’on en veut et qu’on persécute", Donald Trump parvient à toucher les gens. "Il n'hésite pas à expliquer aux Afro-Américains que, finalement, lui, il sait ce qu’est la discrimination puisqu'il en est victime. Et ça marche ! Et c'est ça qui est particulier. Il y a toute une série de personnes qui se disent "Oui, c'est vrai que peut-être, il est poursuivi pour des raisons qui ne sont pas correctes"", ajoute Serge Jaumain.

C'est une bête médiatique

Les vérités alternatives, autrement dit les fake news, sont la réalité dans laquelle le républicain vit. Il accuse, pointe du doigt, falsifie et crie au complot à tout bout de champ… Et ses partisans y croient. Sa présence médiatique est telle qu’il "écrase" tout autre individu. Même sa photo judiciaire avait fait le tour des réseaux sociaux en quelques heures seulement. "C’est vraiment une bête médiatique", estime Serge Jaumain.

"Il faut se rendre compte qu'il a réussi à attirer vers les élections un certain nombre de personnes qui ne votaient plus, notamment un électorat pauvre, un électorat peu éduqué, un électorat blanc notamment, et qui se sentent mal dans les États-Unis aujourd'hui", continue-t-il. Cet électorat, il le mobilise via ses apparitions publiques et médiatiques, mais aussi sa tchatche. Il essaye de montrer que "Je suis un peu comme vous".

Peut-il devenir Président s’il est condamné ?

La réponse, surprenante, est pourtant claire : bien sûr. La Etats-Unis ont ceci de particulier : vous pouvez très bien mener une campagne électorale tout en étant en prison. "La Constitution n'indique pas qu'il faut être un homme libre pour se présenter et donc, bien entendu, il va continuer", explique ainsi le professeur d’histoire. Autre aspect important : la protection dont il profite. Puisqu’il est un ancien président des Etats-Unis, plusieurs personnes assurent sa sécurité. Cela posera question et entraînera probablement quelques complications s’il se trouve en prison.

Face à cette situation inhabituelle, Serge Jaumain est cathégorique : "Je pense que les pères de la Constitution américaine n'ont pas pensé cette Constitution en imaginant qu'un jour, il y aurait une personnalité comme Trump à la tête des États-Unis".

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