Partager:
Les discussions en vue de former un gouvernement fédéral ont repris jeudi vers 9h à l'Ecole royale militaire, autour du formateur Bart De Wever. Les négociateurs fédéraux ont bouclé en fin de matinée jeudi leurs travaux sur la migration.
Le président de la N-VA Bart De Wever a notamment été aperçu en compagnie de son homologue des Engagés, Maxime Prévot, en train de regagner l'aile du vaste complexe où se déroulent les négociations, de même qu'un peu plus tard le président du CD&V, Sammy Mahdi.
Les dossiers les plus compliqués sont actuellement abordés, avec une difficulté supplémentaire, tout doit être réglé d’ici ce vendredi. Bart De Wever, le formateur, a rendez-vous chez le Roi pour lui annoncer, soit un accord, soit l’échec de la coalition Arizona.
Parmi les dossiers sensibles: la réforme fiscale, et tout ce qui touche au budget. Mais des points doivent être réglés dans d’autres matières, comme la migration, la mobilité, le climat… Chaque fois qu’il y a eu un blocage dans les négociations ces derniers mois, le point était mis entre parenthèse pour y revenir plus tard. Ce "plus tard", c’est maintenant.
Ce jeudi matin, les négociateurs ont déjà parlé du dossier migration. Cet après-midi, ils vont commencer à parler socio-économie, avec les pensions et l’emploi.
Les négociateurs bouclent le volet "migration"
Les négociateurs fédéraux ont bouclé en fin de matinée jeudi leurs travaux sur la migration. Le sujet était sur la table jeudi à la reprise des discussions entre la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V. Un accord "honorable" a été trouvé, sans autre précision.
Selon l'une des dernières versions de la note "asile et migration", la tendance est au durcissement. Faisant le constat de l'accueil d'un "nombre disproportionné" de demandeurs d'asile au cours des dix dernières années et de capacités "saturées", la future coalition gouvernementale avance une batterie de mesures. "Nous mettons tout en œuvre pour réduire sensiblement et structurellement le nombre d'arrivées de demandeurs d'asile et, dans un second temps, une fois que ces mesures auront produit leurs effets, restreindre progressivement et sensiblement le nombre de places d'accueil", dit le projet d'accord.
La lutte contre les demandes d'asile multiples est ainsi au programme, de même que l'intensification des campagnes de dissuasion et l'annonce d'une "initiative législative le plus rapidement possible" pour pallier le manque de places et limiter les arrivées, etc. En termes de procédure, il y aurait automatiquement consultation du gsm, smartphone ou tablette du demandeur d'asile. S'il refuse que l'on accède à ses appareils, sa demande serait rejetée.
Un droit de séjour permanent ne serait accordé qu'en cas de réussite d'un test d'intégration civique, impliquant l'adhésion à la neutralité de l'Etat et à l'égalité homme-femme. Les ministres du culte qui sollicitent un permis unique (séjour et travail) devraient passer un test de langue et d'intégration. Les conditions du regroupement familial seraient encore durcies.
Quelques points se trouvaient encore entre parenthèses avant l'annonce de l'accord, notamment la location de prisons à l'étranger pour y envoyer des détenus en séjour illégal mais aussi les visites domiciliaires afin de faire exécuter les ordres de quitter le territoire, projet gelé il y a six ans mais largement défendu en Flandre. L'enfermement des familles avec enfants, dont l'interdiction a été inscrite dans la loi sous la législature passée, était également en discussion.
"En cas d'absence manifeste de collaboration, ces familles sont placées en dernier recours et le plus brièvement possible dans un centre fermé équipé à cet effet en attendant leur expulsion afin d'assurer leur retour", suggère une note du formateur.
Les futurs primo-arrivants devraient attendre cinq ans avant d'avoir droit à l'aide sociale. Les réfugiés bénéficiaires du revenu d'intégration devront suivre un parcours d'intégration renforcé. À défaut, leur aide sera réduite. Les frais de demande de la nationalité belge passeraient à 1.000 euros.
La note socio-économique à demain
Les négociateurs qui travaillent à la formation d'une coalition Arizona au fédéral ne discuteront des thématiques socio-économiques, soit les réformes du marché du travail, des pensions et de la fiscalité, que jeudi soir au plus tôt. Les questions institutionnelles et éthiques seront d'abord sur la table, indique-t-on à bonne source.
Les délégations de la N-VA, du MR, des Engagés, de Vooruit et du CD&V sont réunies en conclave à l'École Royale Militaire (ERM) à Bruxelles depuis mercredi après-midi. L'intention est de parvenir à un accord de gouvernement vendredi, avant le rapport du formateur Bart De Wever au Roi.
Les négociateurs sont parvenus jeudi matin à un accord partiel, sur le volet migratoire.