Partager:
Le président du CD&V Sammy Mahdi est attendu vendredi à 9h30 chez le Roi, a-t-il indiqué sur Instagram. Le chef de la N-VA Bart De Wever a, lui, remis jeudi sa démission en tant que formateur du gouvernement fédéral, suite à l'achoppement des négociations entre les partis de la coalition Arizona sur la question de la fiscalité. Le Roi a accepté cette démission et va entamer vendredi des consultations avec les présidents de la N-VA, du MR, des Engagés, de Vooruit et du CD&V.
Le roi Philippe a reçu jeudi soir le formateur Bart De Wever (N-VA) qui lui a fait son rapport avant de lui remettre sa démission, a indiqué le Palais Royal. Après environ une heure et demie d'entretien, le Roi a accepté cette démission.
Le monarque entamera dès vendredi des consultations avec les présidents des cinq partis associés aux négociations pour la formation d'un gouvernement fédéral : N-VA, MR, Les Engagés, Vooruit et CD&V.
Comme à son habitude, le désormais ex-formateur n'a fait aucun commentaire à sa sortie du Palais. Dans la foulée, son parti, la N-VA, a envoyé un communiqué aux rédactions.
"L'objectif était de mettre en place pour le 20 septembre un gouvernement de redressement et de réformes qui protège notre prospérité tout en apportant une réponse réaliste aux énormes défis budgétaires auxquels le pays est confronté", explique le parti nationaliste flamand.
"Pour ce faire, plusieurs groupes de travail se sont réunis ces dernières semaines pour négocier sur différents sujets (asile et migration, sécurité, mobilité, institutionnel, etc.). Parallèlement à ces négociations, un cadre budgétaire a été défini, basé notamment sur des réformes cruciales de notre marché du travail et nos pensions, et une réforme fiscale comprenant une réduction d'impôts. Cette 'super note' devait servir de pierre angulaire au prochain accord de gouvernement. Malheureusement, le formateur doit constater aujourd'hui qu'aucun accord n'a pu être trouvé sur le contenu global de la 'super note' et des tableaux budgétaires qui l'accompagnent", détaille le communiqué.
"En tant que président de la N-VA, Bart De Wever reste convaincu de la nécessité d'un véritable gouvernement de redressement et de réformes pour protéger la prospérité flamande et éviter les sanctions européennes dues au dérapage budgétaire fédéral", conclut le communiqué, tout en remerciant les conseillers et collaborateurs des cinq partis pour "leur travail acharné".
Jeudi après-midi, la dernière proposition de réforme fiscale du formateur a été rejetée par le MR. Les autres partis de la potentielle coalition Arizona - N-VA, CD&V, Vooruit et Les Engagés - reprochent aux libéraux leur refus de mettre en place une taxe sur les plus-values. De son côté, le président du MR Georges-Louis Bouchez estime que la proposition qui était sur la table n'était pas suffisamment équilibrée entre réformes et fiscalité, dénonçant au passage des "informations partielles ou inexactes dans la presse".
La principale pierre d'achoppement porte donc sur l'introduction d'une taxe sur les plus-values, entre un MR qui ne veut pas en entendre parler et Vooruit pour qui c'est un élément essentiel.
Jeudi, le président de Vooruit, Conner Rousseau, a fustigé le blocage d'une contribution plus juste des épaules les plus larges. Côté centriste, le président du Cd&V Sammy Mahdi s'est dit "très déçu". Les Engagés ont parlé d'un échec "regrettable".
Le président du PS a commenté ce revirement dans la formation du gouvernement en estimant que "l'électeur est trompé, l'Etat paralysé. Notre pays mérite mieux", dans un message posté sur X. C'est selon lui le résultat du fait que "le MR de Georges-Louis Bouchez qui prétendait défendre les travailleurs, le pouvoir d'achat pendant la campagne électorale dévoile une fois de plus son vrai visage: protéger les plus riches, rien d'autre".