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Elio Di Rupo était l'invité de l'émission Face à Buxant. Le socialiste publie le 23 janvier un livre intitulé "Le labyrinthe du pouvoir". Dans son ouvrage, le ministre-président wallon revient sur la tempête qu'il a affrontée en 1996 lors de l'affaire Trusgnach.
Martin Buxant: Pour la première fois, vous vous exprimez sur l'affaire Trusgnach. Si vous deviez expliquer cette affaire aux jeunes. Vous diriez quoi?
Elio Di Rupo: C'est une affaire d'Etat. C'est au niveau de la police, à l'époque. Certains policiers, parce qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Ils montent un dossier contre moi. Une cabale, en disant que j'étais pédophile au moment de l'affaire Dutroux. Ça a pris des dimensions inimaginables. J'étais vice-Premier ministre. Heureusement, j'ai eu très vite des témoignages qui ont montré que la personne qui m'accusait ne faisait que répondre à des sollicitations de policiers. Je n'avais jamais vu ce garçon. Je ne connais pas ce garçon. Et heureusement, progressivement, j'ai pu m'en sortir. J'ai été blanchi partout. Mais il a fallu que l'on se batte. Il a fallu, pour terminer l'affaire, deux ans à deux ans et demi d'instruction.
Martin Buxant: Ça montre la résilience dans le parcours.
Elio Di Rupo: Oui, mais l'acharnement aussi dans les milieux judiciaires de certains, parce qu'il y a des gens de très grande qualité. Et il a fallu vraiment beaucoup de résilience. Mais j'ai trouvé aussi des soutiens et des gens formidables à cette occasion-là. Parce que quand on est comme ça attaqué, on se rend compte qu'il y a des gens de grande qualité et puis il y a des gens qui ne valent pas la peine.