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Pour la première fois, le PTB entre dans une majorité dans une commune wallonne, à la suite de l'accord conclu à Mons avec le PS et Ecolo. Celui-ci a été avalisé par les sections locales jeudi soir.
Le PTB rêvait de pouvoir chiper l'écharpe maïorale à Bart De Wever à Anvers. Le parti ambitionnait aussi de monter au pouvoir dans les deux grandes métropoles wallonnes que sont Liège et Charleroi. Mais finalement, c'est à Mons que cette entrée en majorité se concrétise.
Dans la Cité du Doudou, les communistes n'ont remporté que 4 sièges au conseil communal (+1). Mais l'exclusive du bourgmestre Nicolas Martin (PS) à l'encontre le la liste Mons en Mieux de Georges-Louis Bouchez (MR), cumulée au refus des Engagés d'entrer en coalition avec les socialistes, lui ont ouvert la voie.
"C'est une folie absolue", réagit le président du MR. "On est le parti qui gagne, on a cassé la majorité absolue du Parti socialiste. Alors on sait que le bourgmestre a un problème manifestement avec moi. J'avais proposé de me retirer. Je pense que des difficultés personnelles ne doivent pas amener à faire une telle folie politique", estime le libéral.
Nicolas Martin assume son accord avec le PTB
De son côté, le bourgmestre de Mons Nicolas Martin a assumé ce vendredi matin cet accord validé la veille au soir entre le PS, le PTB et Ecolo pour gérer la Cité du Doudou ces six prochaines années. "J'ai voulu tenir mes engagements, c'est-à-dire de ne pas gouverner avec la liste Mons en Mieux de Georges-Louis Bouchez, qui a détruit la réputation de la ville de Mons pendant toute la campagne électorale à des fins électoralistes", a déclaré le socialiste au micro de La Première.
Un attelage PS-PTB-Ecolo n'était toutefois pas sa "coalition de prédilection". Nicolas Martin a confirmé avoir contacté Les Engagés. "Ils n'ont à aucun moment accepté d'envisager un tripartite sans les libéraux de Georges-Louis Bouchez", a-t-il affirmé.
Faire monter le PTB dans une majorité ne constitue pas, à ses yeux, une rupture du cordon sanitaire. "La théorie du cordon sanitaire à l'égard du PTB est une invention de la droite, de M. Bouchez, avec pour seul objectif de se rendre incontournable sur la scène politique en faisant en sorte de diviser les partis de gauche. Le PTB n'est pas un parti raciste. Le seul cordon sanitaire que je connais, c'est à l'égard de l'extrême-droite."
Une première expérience à Zelzate
La présence du PTB dans une majorité communale n'est pas une première en Belgique. Sous la précédente législature, l'expérience avait été menée à Zelzate (Flandre orientale), au sein d'une coalition formée avec Vooruit. Mais cette alliance a vécu. Le 13 octobre, les socialistes ont gagné deux sièges tandis que les communistes en ont perdu un. Ils ont été renvoyés dans l'opposition.
En Wallonie, Mons devrait être la seule commune comptant le PTB dans sa majorité. A Herstal, autre ville où le parti pouvait revendiquer une place au collège, le PS a finalement décidé de s'allier au MR.
A Bruxelles, le PTB pourrait entrer dans les majorités à Forest, Molenbeek et Schaerbeek. Les discussions sont toujours en cours dans ces communes.
La question de former des coalitions avec les communistes divise les partis francophones. Au MR et chez Les Engagés, le mot d'ordre est clair : pas d'alliance avec les extrêmes, et donc avec l'extrême gauche. Au PS et chez Ecolo, la porte reste ouverte bien que la question suscite des débats en interne.
"C'est un beau défi"
La cheffe de file du PTB montois, Céline De Bruyn, a réagi après cette officialisation de la nouvelle majorité tripartite à Mons PS-PTB-Ecolo."Je suis très enthousiaste, c'est une première pour le PTB dans la partie francophone d'entrer dans une majorité communale", a expliqué Céline De Bruyn. "Ce fut une première aussi pour moi d'être la tête de liste, de mener les négociations. Cela nous donne beaucoup d'espoir pour l'avenir. C'est un beau défi, au sein d'un collectif uni. Nous sommes sortis des négociations avec beaucoup d'ambitions qui répondent aux attentes des trois partenaires de majorité, dans un bon équilibre."
Céline De Bruyn sera la 2e échevine en charge de la Jeunesse, de la Petite enfance, du Logement et de l'Égalité des chances.