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C'est une première en Belgique francophone. Le PTB monte dans une majorité et pas n'importe laquelle : à Mons, la quatrième ville la plus peuplée de Wallonie. Une nouvelle qui n'enchante pas le principal opposant de Nicolas Martin, Georges-Louis Bouchez. Nicolas Martin s'explique à notre micro sur les raisons de cette alliance surprenante.
Le Parti Socialiste (PS) avait presque atteint la majorité absolue avec 22 sièges sur 45 à Mons. Mais alors, pourquoi la liste menée par Nicolas Martin a-t-elle décidé de former une coalition, notamment avec le PTB ?
Une alliance historique et inédite
En effet, cette alliance inédite et historique fait beaucoup réagir, notamment Georges-Louis Bouchez. Ce dernier a déclaré ce jeudi que "c'est une folie politique absolue". Pour Nicolas Martin, ces propos traduisent une certaine frustration. "Il y a un peu d'aigreur de sa part. Il a manigancé ces dernières semaines, notamment en bloquant la participation des Engagés à une éventuelle majorité. Pourtant, j'avais initialement souhaité une coalition tripartite entre la liste socialiste, les Engagés et Ecolo", précise le bourgmestre.
Je n'ai pas pu former cette majorité
Selon Nicolas Martin, Les Engagés se seraient sentis empêchés par Georges-Louis Bouchez, président du MR et de la liste d'opposition Mons en Mieux. "Je n'ai pas pu former cette majorité", souligne le bourgmestre montois. "J'ai donc dû chercher d'autres solutions, car j'avais clairement indiqué pendant la campagne électorale que je ne voulais pas diriger la ville avec Mons en Mieux".
Une alliance comme une autre ?
La seule option pour Nicolas Martin a alors été de négocier avec le PTB. "Ce parti s'est montré modéré et constructif lors des discussions, et nous avons finalement trouvé un accord qui est tout à fait satisfaisant pour tous les partis et surtout pour la ville et ses habitants". Lorsqu'il a présenté ce pacte communal, Nicolas Martin a affirmé : "Ce n'est pas un pacte bolchevique, c'est une alliance comme une autre". Cependant, l'opposition Mons en Mieux, par la voix de Georges-Louis Bouchez, s'indigne de cette alliance. "C'est une première en Belgique francophone, mais il s'agit avant tout d'un accord local et communal pour gérer une ville, certes importante et belle, avec ses 100 000 habitants, mais qui a des compétences locales, comme la gestion des voiries, le développement commercial et l'amélioration du cadre de vie dans les villages. Il faut donc se concentrer sur cet échelon local".
À Mons, Nicolas Martin prend des initiatives qui semblent pourtant en contradiction avec les valeurs du PTB, notamment en développant un secteur économique fort basé sur l'initiative privée. "C'est pour cela que je l'ai dit de façon un peu provocatrice, car certains commentateurs politiques ou médias exagèrent en disant que la gauche plus radicale prendrait ici le pouvoir. Mais cela se fait partout en Europe", insiste le bourgmestre. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que ce type d'alliance se forme dans l'histoire de Mons.
Alors, quelles concessions le PS a-t-il faites dans cette coalition ? Pour l'instant, Nicolas Martin indique que cette nouvelle majorité devrait continuer dans la lignée de la précédente mandature.