Accueil Actu Belgique Elections 2024

Comment expliquer la victoire de la droite aux dernières élections? "Traditionnellement les primo-votants se dirigent plutôt vers des partis de gauche"

Quels enseignements tirer des dernières élections ? Un récent sondage nous éclaire sur les raisons de la victoire du Mouvement Réformateur en Wallonie et à Bruxelles. 

Un sondage commandé par le Parti socialiste éclaire, pour la première fois, les raisons de la victoire du Mouvement Réformateur chez les francophones. Il a été réalisé entre le 10 et le 12 juin dernier, auprès de 1736 personnes. Et il permet d'analyser la droitisation de la politique francophone. 

Ecolo perd son électorat 

Ce sondage offre plusieurs enseignements. "Premier trait marquant : l'effondrement d'Ecolo et la perte de tout son électorat centriste a largement profité aux MR et aux Engagés", explique Martin Buxant. 

En Wallonie, 17 % des électeurs d'Ecolo de 2019 ont voté pour Les Engagés et 12% pour le Mouvement Réformateur. "C'est un premier et nouveau réservoir de voix pour la droite: les voix vertes."

Une sortie médiatique cruciale 

Le second enseignement à tirer de cette étude, c'est un des grands virages de la campagne électorale qui s'est fait sur RTL. Il s'agit du débat entre le MR Pierre-Yves Jeholet et le PTB Nabil Boukili, le dimanche 2 juin, avec les propos forts de Jeholet sur le voile. "À partir de ce moment-là, le MR a pris un coup de boost et obtient des scores importants chez les électeurs anti-immigration."

Auparavant, ces électeurs se retrouvaient aussi au PTB en Wallonie. "Le PTB a réalisé des scores beaucoup moins importants que prévu chez ce type d’électeurs et il a donc baissé en Wallonie. Il a souffert d’être allé sur un terrain où ses positions déplaisent à plus de la moitié de son électorat potentiel".

Les primo-votants choississent le MR 

Enfin, le troisième point de cette analyse post-électorale concerne les jeunes. Ils ont plébiscité le MR. Les primo-votants, ceux qui ont été dans l’isoloir pour la première fois, ont voté à 35% pour le MR de Georges-Louis Bouchez. Ça monte même jusqu’à 41 % pour les élections européennes avec Sophie Wilmès en tête de liste.

C’est inédit parce que traditionnellement les primo-votants se dirigent plutôt vers des partis de gauche

"C’est inédit parce que traditionnellement les primo-votants se dirigent plutôt vers des partis de gauche. Or ici, l’aspect anti-système, une tendance qu’on retrouve fort présente chez les jeunes, elle a trouvé un écho particulier, un réceptacle dans le discours du MR version Bouchez, un discours presque trumpien, qu’on retrouve dans d’autres droites radicales européennes", conclut Martin Buxant. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous