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Nous votons le 9 juin. Cinq ans sont passés depuis les dernières élections fédérales, régionales et européennes. Depuis, la popularité des partis s’est affaiblie ou renforcée. Dans "Dernière ligne droite", Martin Buxant reçoit à tour de rôle chaque Président de parti pour un entretien et une analyse. Pour le Parti Socialiste (PS), on constate une érosion en Wallonie, et une baisse à Bruxelles. Comment l'expliquer?
Lors des dernières élections, le Parti Socialiste (PS) s'est hissé comme première formation politique francophone, et obtient le meilleur score à Bruxelles et en Wallonie. "C'est un soir de fête", déclarait même Elio Di Rupo.
Cinq ans plus que tard, que disent les sondages d'intention de vote?
Résultats du sondage
D'après le sondage réalisé par Ipsos pour RTL info et Le Soir, en Wallonie, c’est globalement stable malgré des va-et-vient, et un dernier résultat nettement en baisse. Il y a 5 ans, le PS obtenait 26% des voix contre 21% aujourd'hui.
A Bruxelles, malgré une cloche d’espoir il y a deux ans, la tendance est également à la baisse. Le parti obtenait 20% il y a 5 ans contre 15,4% dans le dernier baromètre. Au-delà de la marge d’erreur.
Ce qu'en disent les citoyens
Mais que s’est-il donc passé pour expliquer cette décroissance? Tentative de réponse par l’électeur croisé au fil des rencontres réalisées pendant ce tournage. "Le parti socialiste je ne sais pas s'il est dans l'actualité de la vie, parce qu'il demande beaucoup de choses mais moi je trouve qu'il ne fait pas grand chose. S'il y a une baisse, c'est peut-être pas sans raison", nous dit une passante.
"Quand on voit le nombre de scandale qu'il y a eu avec le PS ces dernières années, je pense qu'il est logique que ça se ressente dans les résultats. Je pense entre autres au scandale avec Marie Arena, les billets sous le matelas, le fils... ce genre de scandale-là", rétorque un autre. Ou encore une dame qui nous dit: "Le PS c'est des belles paroles mais il n'y a rien qui vient, les gens en ont marre!"
Qu'en disent les politologues?
Le PS semble avoir perdu la confiance de son électorat, que ce soit en Wallonie ou à Bruxelles... Est-ce l’usure du pouvoir? Voici l’analyse de nos experts en politique. "A Bruxelles évidemment c'est l'occupation du pouvoir contre le MR qui lui peut se présenter en opposant systématique. Et évidemment quand on met en place des politiques de la ville qui essayent de permettre de purifier l'air avec des zones basses émissions etc, des restrictions de l'emploi de la voiture, qui sont gênantes pour les gens, et donc effectivement le parti d'opposition a beaujeu de dire 'ce n'est pas ça qu'il fallait faire, etc'", analyse Pierre Verjans, politologue à l'ULiège.
Le PS perdrait donc des plumes pour sa responsabilité dans la mise en place du plan Goodmove. Mais pas seulement. Et d’ailleurs en Wallonie, il y a le poids des années qui peut aussi peser: "Du côté du PS, il y a un long exercice du pouvoir de législature en législature et qui peut entraîner la désaffection du public pour le monde politique, et qui peut toucher plus particulièrement les familles politiques traditionnelles par rapport aux partis considérés comme plus nouveau", explique Pierre Vercauteren, politologue à l'UCLouvain.
Comme le PTB, qui fait aussi des dégâts, à la gauche de la gauche du PS, le Parti Socialiste aura donc encore un peu plus de mal cette fois à se maintenir comme le premier parti francophone.
Retrouvez Martin Buxant dans "Dernière ligne droite", du 19 au 24 mai, dans le RTL info 19h.