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Des garde-frontières européens pour renforcer les contrôles en Belgique: ce projet de loi fait polémique

Certaines associations de défense des droits humains s'inquiètent du projet de loi "Frontex" qui doit être voté ce jeudi à la Chambre. Frontex, c'est le nom de l’agence chargée de la surveillance des frontières européennes. L'idée, polémique, serait de permettre à l'agence d'intervenir sur le territoire belge. Et c'est ça qui fait polémique.

Dans la mer, dans les airs et sur les frontières terrestres, Frontex organise des contrôles aux limites extérieures de l'Europe. Chargée de garder les frontières et les côtes des extrêmités du continent, Frontex compte installer une centaine de ses 2.000  agents en Belgique d'ici quelques mois pour soutenir la police fédérale. "On a sollicité les directions d'aéroport, les syndicats...", indique Philippe Pivin, député fédéral (MR) . "On a cruellement besoin besoin d'un renfort de personnel pour faire des contrôles et pour participation aux éloignements."

Selon l'élu, "la transmigration exige de travailler davantage avec les pays voisins""C'est donc un projet de loi qui arrive à point nommé."

Ces agents supplémentaires viendraient aider pour les contrôles dans les aéroports, dans les ports, dans les gares mais procéderaient également à des expulsions et des arrestations, tout en étant encadrés par des policiers belges. 

"L'arbitraire sera dominant"

Ce projet de loi inquiète plusieurs associations parce que ces nouveaux agents pourraient agir de manière autonome en cas d'urgence. "C'est dans ces moments-là que l'on pense que les droits fondamentaux ne seront pas respectés", indique Cécile Vanderstappen, chargée de plaidoyer sur la justice migratoire pour l'ABSL CNCD 11.11.11. "L'arbitraire sera dominant. L'agence Frontex a déjà été de nombreuses fois critiquée pour ses violations du droit international pour ses violences et ses tortures." 

"Un agent Frontex doit pouvoir se défendre"

Certains députés et partis politiques partagent ces craintes. C'est le cas des Engagés. "Il faut un certain nombre de garanties", réclame Vanessa Matz. "Nous voulons que la police puisse être présente et accompagner ces agents Frontex." Un point entendu par le ministère de l'Intérieur. "Il peut y avoir une situation où une personne qui est contrôlée montre des actes de violence, et à ce moment-là, il est clair que l'agent de Frontex doit pouvoir se défendre", explique Annelis Verlinden (cd&v) au micro de RTL info. "Mais même là, cela sera toujours fait sous le contrôle de notre police." 

En cas d'incident, une plainte pourra être déposé au Comité P, la police des polices en Belgique. 

 

Le débat sur cette loi est encore en cours ce vendredi soir. 

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