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Nos confrères de Sudinfo révèlent de nouveaux éléments dans l'affaire Nethys. Selon le média, des informations interpellantes, voire manipulées, ont été transmises à Elio Di Rupo, alors président du PS à l'époque.
De nouvelles informations viennent relancer l’affaire Nethys, secouant à nouveau la scène politique wallonne et liégeoise. D'après des documents exclusifs obtenus par SudInfo, des éléments troublants éclairent la manière dont Elio Di Rupo, alors président du Parti socialiste, aurait été manipulé par des informations tronquées lors de la prise de décision du PS de s’en prendre à Nethys et à son ancien patron, Stéphane Moreau.
Retour en septembre 2019
Le 2 septembre 2019, une réunion décisive s'est tenue au siège du PS, boulevard de l’Empereur, où Elio Di Rupo, furieux, s’en serait pris violemment aux dirigeants socialistes liégeois, notamment Jean-Claude Marcourt, Jean-Pierre Hupkens et Frédéric Daerden. Lors de cette rencontre, il aurait menacé de "détruire Nethys et d’envoyer Stéphane Moreau en prison", après avoir appris que des filiales stratégiques de Nethys, telles que WIN et Elicio, étaient sur le point d'être vendues. WIN, une filiale informatique, aurait été au cœur des tensions, son rachat par Philippe Naelten, un proche d'Alain Mathot, ayant échoué. Mais comment Elio Di Rupo, alors président du PS, a-t-il appris cette affaire ?
Stéphane Moreau contre-attaque
15 mois après ces événements, Stéphane Moreau, ancien directeur de Nethys, a déposé une plainte pour prise illégale d'intérêt, trafic d'influence et utilisation frauduleuse de donnée informatiques contre Philippe Naelten, Julie Fernandez (échevine à Liège et présidente d'Enodia, la maison-mère de Nethys), et X. Moreau accuse Naelten d'avoir accédé à des informations confidentielles chez Nethys pour favoriser ses intérêts dans le rachat de WIN, avec l'aide de Julie Fernandez et de Jean-Pascal Labille, dirigeant de Solidaris.
Ces informations auraient été manipulées, tronquées et transmises à Elio Di Rupo pour le pousser à agir contre Nethys.
Des réunions secrètes et des informations anonymes
L’enquête révèle également la tenue d’une réunion secrète en mai 2019, impliquant Marielle Papy (ancienne cheffe de cabinet d’Alain Mathot) Julie Fernandez, Jean-Pascal Labille, et Philippe Naelten. C’est à cette occasion qu’aurait été décidé de transmettre à Di Rupo un dossier visant à saboter les opérations de vente de Nethys. Ce dernier, auditionné en septembre 2022, a admis avoir reçu des informations anonymes sur la vente de filiales comme WIN, Elicio et VOO, confirmant ainsi une partie des accusations de manipulation.
Quelles conséquences pour Nethys et le PS ?
Ces révélations jettent un éclairage nouveau sur les tensions au sein du PS liégeois à cette époque et sur les décisions qui ont mené à l’annulation des ventes de VOO, WIN et Elicio, peu de temps après l’arrivée de Pierre-Yves Dermagne comme ministre. Si plusieurs inculpations ont déjà eu lieu dans cette affaire, les répercussions judiciaires pourraient s’intensifier dans les mois à venir, alors que la lumière continue d’être faite sur ces transactions troubles.