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David Leisterh, la tête de liste bruxelloise du MR, sorti vainqueur des élections dimanche dernier, a entamé mercredi un premier tour de consultations parmi les formations francophones de l'échiquier "pour la formation d'un futur gouvernement dans les meilleurs délais", a-t-on indiqué son entourage.
Après les formations politiques, un certain nombre d'acteurs de la société civile seront aussi sollicités. "Seul le PTB ne recevra pas d'invitation", a-t-on ajouté de même source.
Dans l'intervalle, "David Leisterh gardera une certaine retenue médiatique pour préserver au mieux toutes les chances de réussite de sa mission", a-t-on fait savoir. Globalement, c'est aussi la ligne de conduite adoptée par la plupart des autres formations francophones de l'échiquier, plus discrètes que les formations flamandes reçues jusqu'ici par Elke Van den Brandt (Groen) chargée de chercher une formule de coalition dans le groupe néerlandophone.
Mais certaines options de projet de coalition semblent déjà prendre l'eau, si l'on se fie à des propos discrets glanés côté francophone et d'autres, plus explicites, côté néerlandophone. "Nous avons rencontré David Leisterh ce midi. Cette rencontre confirme notre volonté commune de réformer Bruxelles et nos convergences en matière de gouvernance, finances, sécurité et d'emploi. J'ai pu rappeler l'importance pour Les Engagés Bruxelles d'un projet qui rassemble et d'une politique volontariste sur le climat et la santé que nous mettrons au cœur de nos futurs échanges", a affirmé le président des Engagés Bruxelles, Christophe De Beukelaer sur X.
Chez les autres, et notamment au PS, on se veut beaucoup plus discret, voire muet, même sur le moment et ou la nature d'échanges avec le MR. Le président de DéFI, François De Smet, qui a admis la défaite de sa formation et a annoncé sa prochaine démission, lundi dernier, s'est contenté pour sa part de confirmer qu'il avait bien rencontré David Leisterh au siège du MR. Mais c'était, selon lui, davantage sur le ton de la courtoisie, après la défaite électorale des amarantes.
Chez Ecolo, également largement battu à Bruxelles, Zakia Khattabi, y est allée d'un: "Les deux grands partis ont divisé pour mieux régner. Et bien qu'il règnent maintenant...". Elle a ainsi fermé la porte à une participation d'Ecolo au gouvernement bruxellois quelle que soit la formule que certains au MR, chez Les Engagés, voire au PS pourraient être amenés à envisager.
Les écologistes ont signifié leur choix dans un échange avec David Leisterh, semble-t-il, sans se rendre au siège du Mouvement Réformateur où celui-ci recevait ses invités.
Côté néerlandophone, certains ont été plus explicites, après leurs échanges avec Elke Van den Brandt, tête de liste Groen sorti victorieux avec 4 sièges (sur 17). Fouad Ahidar, chef de file de la formation, créditée de 3 sièges, qui porte son nom est prêt à entrer dans le gouvernement régional, mais il a ouvertement dit que la participation de son équipe dépendra de son acceptation par les autres partenaires. Pour la N-VA, sortie troisième néerlandophone du scrutin bruxellois, c''est clairement non. "La N-VA ne peut pas entrer dans un gouvernement bruxellois avec la Team Fouad Ahidar", a déclaré mercredi la tête de liste Cieltje Van Achter à son arrivée au bureau d'Elke Van den Brandt.
"Nous n'excluons rien"
Au nom de l'Open Vld, quatrième avec deux sièges, Sven Gatz a été moins catégorique, mais guère précis, au stade actuel, déclarant, après sa conversation avec Mme Van den Brandt qu'il n'avait rien exclu, "mais cela ne veut pas dire que nous n'excluons rien", a-t-il ajouté. Il a souligné qu'en regard du mauvais résultat de son parti, l'Open VLD n'avait pas la main. Reste à voir ce qu'en dira Vooruit à Elke Van den Brandt. Les relations entre les socialistes flamands et Fouad Ahidar se sont détériorées depuis la démission de ce dernier et certains propos de campagne n'ont pas arrangé les choses.
Fouad Ahidar a dit après le scrutin que les trois sièges obtenus rendaient sa formation incontournable. Mathématiquement, cela n'est pas exact. Mais politiquement, une autre formule dicterait le montage d'un attelage à quatre partis pour garantir une majorité suffisante. Or on sait qu'à Bruxelles, le nombre de mandats au gouvernement ne peut être revu à la hausse: il n'y a que trois places.