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À Frameries, après plus d'un siècle de domination socialiste, le vent du changement souffle. Manu Disabato, ancien député et écologiste, s'apprête à devenir bourgmestre, grâce à une alliance avec le MR qui laisse le PS sur le banc de l'opposition.
Les élections communales ont abouti à un bouleversement politique sans précédent à Frameries : après 128 ans de gouvernance socialiste, la commune sera désormais administrée par un bourgmestre écologiste.
Manu Disabato, âgé de 46 ans, assumera la direction de cette ville minière grâce à une coalition établie avec le MR. Ce tournant historique symbolise un changement fondamental de paradigme politique pour la commune.
Disabato n'entreprend pas cette tâche seul. Florence Van Hout, première échevine du MR, le secondera dans la transformation de la gouvernance locale. Selon Van Hout, l'appartenance de Disabato au parti Écolo n'a qu'une importance relative : "Oserais-je dire, pas de chance, la tête de liste, c'est Écolo ? C'est une petite touche d'humour. Ce n'est vraiment pas la marque de fabrique "Écolo" qui se retrouve sur cette liste et dans le programme et dans les idées qu'elle véhicule", souligne-t-elle.
Les citoyens entre espoir et scepticisme
Les réactions des résidents de Frameries face à ce changement sont contrastées. Certains nourrissent des attentes optimistes quant aux transformations à venir : "On verra ce que le changement apportera. Espérons que ce sera pour le mieux", confie un habitant.
D'autres, cependant, affichent une désillusion palpable, comme ce citoyen qui se revendique socialiste de longue date : "Moi, je suis socialiste depuis des générations et ça tombe à l'eau. On n'a plus rien à dire, il n'y a plus de démocratie, il n'y a plus rien", déplore-t-il.
Néanmoins, un désir de renouveau est également perceptible chez une partie des habitants : "Je pense que c'est très bien de changer. Ce changement était nécessaire", affirme un autre résident.
Une écologie de sanction ?
Manu Disabato ne dissimule pas sa fierté de devenir le seul bourgmestre écologiste de Wallonie. Toutefois, il est pleinement conscient de l'ampleur de la tâche qui l'attend : "Il s'agit d'une charge publique, et cette charge pèse sur les épaules. Je mesure les attentes, d'autant plus après 128 ans de parti socialiste au pouvoir", reconnaît-il.
Parmi ses priorités, Disabato s'engage à renforcer les transports en commun, tout en évitant une "écologie de sanction" qui contraindrait les habitants des zones rurales à se passer de leur véhicule. "Il est impossible pour certains de renoncer à la voiture, mais cela ne signifie pas que nous ne devions pas travailler à l'amélioration des transports en commun", précise-t-il.
Le 2 décembre prochain, Manu Disabato deviendra officiellement bourgmestre de Frameries. Il dispose encore de quelques semaines pour se préparer à cette nouvelle étape, qui pourrait bien marquer un tournant historique pour la commune.