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La Slovaquie va porter plainte contre la Belgique auprès de la Cour européenne des droits de l'homme à la suite du décès de son ressortissant Jozef Chovanec, en 2018, après son interpellation à l'aéroport de Charleroi. Le ministre slovaque des Affaires étrangères, Juraj Blanàr, l'a confirmé lors d'un entretien avec son homologue belge, Maxime Prévot.
Selon l'agence de presse slovaque TASR, le ministre Blanàr s'est entretenu avec M. Prévot lundi, en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères. "Je l'ai informé ouvertement et correctement que le ministère slovaque de la Justice allait déposer une plainte auprès de la Cour européenne des droits de l'homme pour non-respect de nombreuses procédures et pratiques au cours de l'enquête", selon le ministre slovaque. Le cabinet de M. Prévot a confirmé l'information.
Jozef Chovanec est décédé le 27 février 2018 dans un hôpital de Charleroi où il avait été transféré à la suite d'un malaise cardiaque survenue trois jours plus tôt à l'aéroport de Charleroi, où il entendait prendre un avion pour retourner dans son pays natal. Pris de délire, l'homme de 38 ans avait été durement maîtrisé par plusieurs policiers dans une cellule de l'aéroport.
L'affaire Chovanec avait fait grand bruit puisque, sur une vidéo, on voyait la police s'asseoir sur la victime avec un genou sur la poitrine pendant 16 minutes. Les forces de l'ordre ont recouvert sa tête d'une couverture et une policière a été filmée faisant un salut hitlérien.
L'enquête a mené plusieurs controverses. Pendant deux ans et demi, peu de progrès ont été faits. Le médecin légiste initial a conclu que l'intervention policière n'était pas déterminante dans la mort de Chovanec, ce qui a été contesté par un contre-expert.
Un certain manque de transparence a, lui, été pointé. La veuve de Jozef Chovanec a divulgué les images au public pour faire avancer l'enquête.
Ces différents éléments ont rendu l'affaire célèbre et ont entraîné certaines longueurs dans l'enquête notamment pour éclairer sur les causes et les conséquences de la maîtrise par la force de Jozef Chovanec.
La justice a décidé que le comportement des policiers ne serait pas répréhensible par le pénal. Le 25 septembre dernier, la chambre du conseil de Charleroi a prononcé un non-lieu pour l'ensemble des 31 inculpés dans le dossier.