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La limitation des allocations de chômage dans le temps aurait des conséquences très négatives sur le budget des communes, a affirmé le secrétaire général de la FGTB, qui était notre invité ce matin sur Bel RTL. Selon lui, cette mesure enverrait 90 000 personnes supplémentaires vers les CPAS. D'après ces projections, ce serait un coût non-négligeable pour les communes, nous avons vérifié.
Que se passera-t-il si les allocations de chômage sont limitées à deux ans ? La FGTB a fait ses calculs ce matin sur bel RTL. "Il y aura donc 90 000 exclus qui vont aller frapper à la porte des CPAS pour l'ensemble du pays. C'est évidemment énorme, c'est pour la plupart des CPAS une augmentation de 50 % des bénéficiaires et dans les petites communes, c'est même très souvent 100 % en plus de bénéficiaires du RIS du CPAS", expliquait Thierry Bodson, président de la FGTB.
Le RIS, revenu d'intégration sociale, à Liège par exemple, 11 000 personnes en bénéficient. Selon la FGTB, il serait 4.000 de plus en cas d'exclusion du chômage. Impossible pour le CPAS de gérer tout cet afflux. "Un afflux de 4 300 nouvelles demandes, clairement le personnel existant à l'heure actuelle ne sera pas en mesure de répondre à ces demandes", note Jean-Paul Bonjean, président du CPAS liégeois.
Le revenu d'intégration est pris en charge à 70 % par l'État et 30 % par les pouvoirs locaux. 4.300 bénéficiaires de plus à Liège, cela représenterait un coût de 20 millions d'euros pour la ville : des chiffres réalistes pour le bourgmestre, mais des montants impossibles à assumer même s'ils sont revus à la baisse. "Les 20 millions doivent être compensés parce que nous n'avons pas dans le budget communal, qui est un budget important, mais nous n'avons pas de place, nous n'avons pas les moyens d'assumer ce surcoût", explique le bourgmestre de Liège.
La FGTB précise qu'il faut relativiser ces chiffres. Toutes les personnes exclues du chômage ne se tourneront pas forcément vers le CPAS. "D'autres scénarios trouveront à s'appliquer, tel que le retour vers un emploi régulier", estime-t-il.
C'est l'objectif du MR qui veut accompagner ces demandeurs d'emploi. "Dans le délai de deux ans, on remet cette personne soit au travail, soit à une formation. Il y a aussi toute une série de scénarios que l'on peut envisager, mais ce n'est pas nécessairement un retour vers le CPAS comme le prévoit la FGTB. C'est une vision pessimiste. Quand on est au chômage, tous les efforts doivent être faits aussi pour se former et retrouver le marché du travail", estime Pierre-Yves Jeholet, ministre wallon de l'Économie.
Le projet de limiter les allocations est toujours en réflexion au sein de la coalition Arizona.