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"C'est un vrai concurrent": une application que vous avez probablement sur votre smartphone met "Les Petits Riens" en difficulté

Invité du RTL info Signatures, Thierry Smets, le directeur général des Petits Riens, a évoqué les grosses difficultés financières que rencontre son asbl. 

Avec plus de 50 millions de téléchargements, l'application Vinted est bien connue du grand public. Elle permet à ses utilisateurs de vendre leurs habits (ou autres objets) dont ils n'ont plus d'utilité. L'application incite donc à la consommation de seconde main, mais marche allègrement sur les plates-bandes de l'asbl "Les Petits Riens".

Créée en 1937, l'association assure des activités de collecte, de tri et de vente d'objets divers de seconde main pour subvenir au financement de ses activités sociales. Mais les affaires vont mal. Aujourd'hui, "Les Petits Riens" enregistrent un déficit de plusieurs millions d'euros. Une conséquence de ce triste constat : 21 licenciements vont avoir lieu. 

Jusqu'il y a peu, 20 % des vêtements collectés par "Les Petits Riens" étaient revendus dans leurs boutiques, un pourcentage qui est descendu à 6 ou 7 % aujourd'hui.

Parmi les facteurs d'explication à cette crise financière, Thierry Smets pointe deux éléments. Premièrement, "la fast-fashion qui est cette mode de vêtements jetable qui se développe de plus en plus et qui amène sur le marché un nombre absolument phénoménal de vêtements de première main. Ce sont des vêtements qui sont à des prix très bas, mais aussi d'une qualité très médiocre. Certains de ces vêtements sont conçus pour tenir trois ou quatre cycles de lavage avant d'être jetés. Dans nos bulles de vêtements, on récolte de plus en plus de marchandise dont on ne sait absolument rien faire", déplore-t-il.

Deuxièmement, bien que le marché des vêtements seconde main s'est très largement étendu et touche un public bien plus large qu'il y a quelques années, l'apparition d'applications et de sites de vente de seconde main fait concurrence aux "Petits Riens". "Vinted est l'un de nos concurrents. C'est un facteur de difficulté supplémentaire avec la fast-fashion. Il y a de plus en plus de concurrence, de groupes privés bien organisés. Les gens préfèrent vendre leurs vêtements sur l'application plutôt que les mettre dans nos bulles."

Face à cette réalité, l'asbl n'a pas d'autre choix que de trouver des solutions si elle veut continuer ses activités. "Ça nous met le défi de nous adapter à cette concurrence et à nous de revoir notre expérience client au sein de nos magasins. Peut-être aussi mettre davantage en avant le fait que quand on achète un vêtement dans un de nos magasins, on participe aussi au financement des actions sociales des Petits Riens."

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