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Le projet de réforme fiscale est au cœur des tensions au sein de la coalition Arizona. La question de la taxation des plus-values divise les partis politiques et agite le monde de l'entreprise. Les enjeux et les positions des différents acteurs impliqués.
Le projet de réforme fiscale au sein de la coalition Arizona en Belgique a suscité de vifs débats, en particulier en ce qui concerne la taxation des plus-values. Cette question est devenue un point de discorde majeur, entraînant un blocage des négociations gouvernementales.
La proposition de taxer les plus-values sur le capital a opposé le président des socialistes flamands, Conner Rousseau, favorable à cette idée, à Georges-Louis Bouchez, président des libéraux francophones, qui s'y oppose fermement. Reste à savoir qui serait réellement touché par cette mesure et quelles seraient les implications exactes.
Selon la proposition, les plus-values sur des actions achetées en bourse ou en SICAV (investissement collectif, ndlr) seraient taxées à un taux de 10%. "On prend le prix d'achat, on prend le prix de vente. Si c'est positif, c'est-à-dire qu'il y a une plus value, on la taxe à hauteur de 10%", explique Bruno Colmant, économiste.
Cette mesure pourrait potentiellement toucher un ménage sur 6, selon plusieurs experts, à l'exception des investisseurs conservant leurs actions pendant au moins 10 ans avant de les revendre.
La question de la taxation des plus-values divise les économistes et inquiète le monde de l'entreprise. Le patron de l'UWE (Union Wallonne des Entreprises) souligne les possibles répercussions sur les entrepreneurs, craignant par exempledes déménagements d'entreprises vers d'autres pays en raison de cette mesure fiscale. Certains observateurs estiment que les recettes liées à cette taxe, soit 70 millions d'euros, sont dérisoires et jugent la mesure inefficace et inédite.
En Belgique, la taxation des plus-values pourrait marquer la réforme fiscale la plus importante depuis 1962, car le pays ne taxe pas le capital en tant que tel, rappelle l'économiste Bruno Colmant. Toutefois, certains estiment qu'une taxation raisonnée des plus-values, combinée à une diminution d'impôt dans d'autres catégories, pourrait contribuer à une meilleure fiscalité, notamment pour les bas salaires. C'est notamment l'avis d'Etienne de Callataÿ
La Belgique est l'un des rares pays à ne pas taxer les plus-values, mais elle se distingue également par des impôts sur les revenus parmi les plus élevés au monde.