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La Tchèque Barbora Krejcikova a enrichi samedi son palmarès d'un très inattendu deuxième titre du Grand Chelem en remportant Wimbledon alors que depuis son quart de finale à l'Open d'Australie en janvier, elle n'avait gagné que deux matches.
"C'est évidemment le plus grand jour de ma carrière, mais aussi de ma vie", a affirmé la nouvelle championne après sa victoire 6-2, 2-6, 6-4 contre l'Italienne Jasmine Paolini.
"Il y a deux semaines, j'ai eu un match très difficile (au premier tour, remporté 7-6, 6-7, 7-5 contre Kudermetova en 3h14, ndlr) parce que je n'étais pas en forme, je revenais de blessure et de maladie. Et mon début de saison n'a pas été bon. Alors c'est incroyable d'être ici et d'avoir gagné Wimbledon !", a ajouté la joueuse de 28 ans en serrant son trophée, son deuxième du Grand Chelem après celui de Roland-Garros en 2021.
Malgré deux titres en double (2018 et 2022) au All England Club, le Majeur sur gazon ne lui avait jamais réellement souri en simple puisqu'elle n'avait encore jamais dépassé les huitièmes de finale (atteints en 2021).
Samedi, c'est sous les yeux de Martina Navratilova, née en Tchécoslovaquie et détentrice du record de neuf titres à Wimbledon, que Krejcikova a soulevé le grand plateau doré.
- "Personne ne va croire" -
En République tchèque, "personne ne va croire que j'ai remporté Wimbledon... Moi-même, je n'arrive pas à y croire", a assuré la nouvelle championne de Wimbledon, la huitième différente en autant d'éditions.
Krejcikova devient ainsi la première joueuse tchèque à remporter deux titres du Grand Chelem en simple dans deux Majeurs différents. Ancienne N.2 mondiale en 2022 et 32e mondiale durant le tournoi, elle va remonter à la 10e place de la WTA lundi.
Comme à chaque grand moment de sa carrière, elle a pensé à son ancien coach et mentor Jana Novotna, décédée en 2017 d'un cancer et titrée à Wimbledon en 1998.
"Ce jour où je suis allée frapper à sa porte a changé ma vie, a raconté Krejcikova après avoir écrasé une larme en pensant à Novotna. J'avais fini la période juniors et je ne savais pas si je devais continuer le tennis ou reprendre les études. C'est elle qui m'a convaincue de devenir professionnelle."
"Avant de mourir, elle m'avait dit que je pouvais gagner un titre du Grand Chelem. Je l'ai fait à Roland-Garros, mais jamais je n'aurais rêvé gagner le même trophée que Jana a soulevé en 1998", a-t-elle ajouté dans une immense émotion.
Pour Paolini, évidemment, la journée ne s'est pas terminée dans le même bonheur, même si la joueuse, également âgée de 28 ans, voulait voir le bon côté des choses, elle qui n'avait encore jamais remporté le moindre match sur gazon avant cette année.
- "Deux mois fous" -
"Etre sur ce court, rempli de public, c'est un rêve qui se réalise", a déclaré la 7e mondiale, trois semaines après avoir vécu le même type de situation après sa finale perdue Roland-Garros.
"Ces deux derniers mois ont été vraiment fous", a-t-elle souligné en reconnaissant que sur l'instant elle était "un peu triste".
"J'essaie de continuer de sourire parce que je dois me souvenir que ce jour est quand même un grand jour... j'ai joué la finale de Wimbledon", a-t-elle lancé en se rappelant comment, enfant, elle regardait "les finales sur ce court en encourageant Roger Federer".
Samedi, elle est devenue la première Italienne à jouer la finale à Wimbledon, et aussi la cinquième joueuse depuis 1999 et la première depuis Serena Williams en 2016 à enchaîner les finales à Roland-Garros et Wimbledon.
Contrairement au Majeur sur terre battue où Iga Swiatek l'avait complètement dominée, Paolini a eu toutes ses chances à Wimbledon.
Après une première manche largement en faveur de la Tchèque, l'Italienne a profité d'un passage à vide de son adversaire pour égaliser à un set partout.
Elle a entamé la manche décisive sur son service pour faire la course en tête, mais a craqué dans le septième jeu en offrant le break décisif à son adversaire sur une double faute.
Lundi, Paolini sera N.5 mondiale, son meilleur classement.