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Barbora Krejcikova ou Jasmine Paolini, pour la huitième fois en autant d'éditions, Wimbledon va sacrer samedi une championne différente et ce sera une nouvelle surprise, au point que les joueuses elles-mêmes ont du mal à y croire.
Si on vous avait dit il y a un an que vous seriez en finale de Wimbledon samedi ? "Même il y a deux mois, je vous aurais dit: +Vous êtes fou !+", répond Paolini, première Italienne à atteindre la finale femme, et deuxième représentante de son pays à y parvenir après Matteo Berrettini en 2021.
Il faut dire qu'avant d'atteindre les demi-finales à Eastbourne avec deux victoires, la semaine avant le Majeur sur gazon, Paolini n'avait pas gagné le moindre match sur gazon de sa carrière à 28 ans et neuf saisons sur le circuit.
Mais depuis quelques mois, elle est sur une pente ascendante: il y a un an, elle tournait autour de la cinquantième place mondiale et elle a atteint la septième après sa finale en juin à Roland-Garros.
Au contraire, Krejcikova a remporté les Internationaux de France en 2021 et atteint la deuxième place mondiale en 2022, mais ces derniers mois blessures et maladies ont largement tronqué sa saison et elle jouait à Wimbledon en tant que 32e mondiale.
- "Une autre" -
"J'ai eu des moments très compliqués, reconnaît-elle. Je n'aurais jamais imaginé, il y a encore quatre semaines, que je serais capable d'atteindre la finale à Wimbledon, que je serais devenue une autre joueuse".
Tandis que Paolini se hissait en finale à Paris, Krejcikova, elle, quittait le tournoi dès le premier tour.
"Mais je suis super contente de m'être battue, d'avoir traversé cette période et d'être là maintenant", s'empresse-t-elle de préciser.
Car là est le point commun entre la bouillonnante italienne et la plus placide Tchèque: l'esprit combatif.
Au-delà de créer la surprise, les deux finalistes ont affiché durant la quinzaine des qualités certaines au premier rang desquelles la volonté de ne jamais rien lâcher.
Ainsi, Paolini a-t-elle bénéficié en huitièmes de finale de l'abandon de Madison Keys (13e) après 2h23 et alors que les deux joueuses en était à 5-5 dans le set décisif.
Puis elle a livré la plus longue demi-finale de l'histoire du simple femmes à Wimbledon, écartant Donna Vekic (37e) 10/8 au super tie break après 2h51 de bras de fer.
Alors qu'elle était malmenée par la Croate, Paolini n'a cessé de se dire que "le match (pouvait) tourner à n'importe quel moment".
De son côté, Krejcikova a pris le dessus en demies sur la lauréate 2022 et terrifiante serveuse Elena Rybakina (4e), après avoir perdu le premier set.
- Mentor -
"Je me suis battue sur toutes les balles, c'est ce qu'elle aurait voulu que je fasse", a commenté la Tchèque en référence à son mentor Jana Novotna, championne de Wimbledon en 1998 et décédée d'un cancer en 2017.
Krejcikova a également l'avantage d'avoir remporté deux fois le tournoi de double à Wimbledon (2018, 2022) et elle considère que ses succès en double sont "d'une grande aide" pour le simple.
Étonnamment, les deux joueuses sont très sereines, avant la finale.
"Avant le tournoi, j'ai eu cette période compliquée alors je me suis dit qu'il fallait que je profite de tout plus encore que ce que je faisais. Mon état d'esprit est de m'amuser plus que ce que je stresse et jusque-là, ça me réussit", explique Krejcikova, qui va plus loin encore: "Je profite bien plus de ce Wimbledon que de Roland-Garros en 2021 parce que je suis moins nerveuse. A l'époque, c'était ma première finale, maintenant que j'ai déjà remporté un Majeur, c'est différent".
Paolini, elle, reste sur une lourde défaite à Paris face à Iga Swiatek.
Alors son approche de la finale est de justement "ne pas penser où (elle) se trouve".
"Parfois, je me dis: +Allez, amuse-toi mais reste concentrée et pense à ce que tu dois faire pour entrer sur le court et donner 100%+. Il faut trouver l'équilibre entre l'amusement et la concentration", explique-t-elle.
Une chose est sûre: samedi, il y aura "de la bagarre des deux côtés", promet Krejcikova.