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"Où est la dignité humaine?", lance Alexander De Croo à l'ONU à propos de la guerre à Gaza

Lors de l'Assemblée générale de l'Onu, Alexander De Croo a invoque l'héritage de Sakharov pour mettre fin aux conflits dans le monde. 

En réponse aux conflits dans le monde, et alors que "notre humanité commune semble traverser une crise profonde", le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a invoqué mardi soir à New York, devant l'assemblée générale de l'Onu, "l'héritage de Sakharov", père de la bombe H soviétique et militant des droits de l'homme.

"Alors que les dirigeants du monde entier se rassemblent cette semaine à l'Onu, ils ne devraient avoir qu'une seule ambition: trouver une issue aux conflits au Soudan, au Moyen-Orient, en Ukraine et dans bien d'autres endroits", a affirmé d'emblée Alexander De Croo, dans son discours lors du Débat général de la 79e session de l'assemblée générale de l'Onu. Il s'agit plus que probablement de son dernier dans les habits de Premier ministre.  

Alexander De Croo a rappelé l'histoire de ce physicien russe, Andreï Sakharov, qui après avoir mis au point la bombe à hydrogène en 1955 est devenu un avocat des droits de l'homme, au point de recevoir le Prix Nobel de la Paix 20 ans plus tard, en 1975. "En regardant le monde d'aujourd'hui, il est crucial de se souvenir de l'héritage de Sakharov. À travers le monde, la dignité humaine et l'État de droit cèdent du terrain et sont absents dans bien des cas. Et là où le respect de la vie humaine et la promesse de l'Etat de droit s'estompent, les conflits armés prolifèrent", a mis en garde M. De Croo.  

"Où est la dignité humaine ?"

Au Moyen-Orient, où plus de 40.000 personnes ont perdu la vie depuis l'attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël, et les représailles de l'Etat hébreu qui ont suivi, "force est malheureusement de constater que les extrêmes, des deux côtés, donnent toujours le 'la' de ce conflit", a déploré le Premier ministre belge. M. De Croo a rappelé que son gouvernement avait très tôt dans la guerre à Gaza mis en garde contre le non-respect, des deux côtés, du droit international humanitaire et contre les attaques disproportionnées "menées au mépris flagrant des civils palestiniens".  

La bande de Gaza est en ruines et "plus de 15.000 personnes ont besoin d'une prothèse après la perte d'un membre', dont 10.000 enfants: "où est la dignité humaine", a interrogé le Premier ministre belge, estimant qu'il y avait tout de même une issue à ce conflit meurtrier. Celle-ci passe notamment par la reconnaissance du droit à Israël et à la Palestine d'exister, sur base des frontières de 1967, selon M. De Croo.  

En Ukraine, "la folie" de Vladimir Poutine "continue d'avoir des conséquences dévastatrices pour le peuple ukrainien", a dénoncé Alexander De Croo, à la tribune de l'assemblée générale des Nations unies. "Un seul homme peut arrêter le massacre de milliers de civils", a-t-il estimé avant de rappeler que le fonds belge pour l'Ukraine s'élève à 1,7 milliard d'euros pour 2024 et finance l'achat d'équipements militaires, l'aide humanitaire et la contribution belge à la reconstruction de l'Ukraine. Notre pays a également promis de livrer au moins trente avions F16 à l'armée ukrainienne au cours des prochaines années.  

"Un monde profondément divisé"

S'il est "clair que nous vivons dans un monde polarisé et profondément divisé", le multilatéralisme est encore en vie, veut encore croire le Premier ministre belge. Les 193 États membres de l'Onu ont d'ailleurs adopté par consensus dimanche, malgré l'opposition de la Russie, un "Pacte de l'Avenir", censé redonner un second souffle au système multilatéral de l'Onu. Il y a eu aussi l'adoption, il y a un an, du traité sur la protection de la biodiversité en haute mer ("BBNJ", selon son acronyme anglais) ainsi que, plus récemment, "la réponse mondiale" au virus Mpox.  

"La première étape du nouveau départ marqué par l'adoption du Pacte de l'Avenir, passe obligatoirement par notre engagement renouvelé envers la Charte des Nations Unies, l'État de droit et le respect de la dignité humaine", a conclu M. De Croo.
 

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