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Carlos Alcaraz n'a que 21 ans et déjà, il compte à son palmarès quatre titres du Grand Chelem dont deux sur le gazon de Wimbledon qui prouvent à quel point ce joueur prédestiné à la terre battue est en réalité complet.
Monstre de précocité, ce prodige aussi pressé que combattant acharné a été le plus jeune N.1 mondial de l'histoire, grâce à son premier sacre majeur à l'US Open en 2022.
Sur un court, le jeune homme va très, très vite. Ce qui lui permet souvent d'écoeurer ses adversaires à force de renvoyer toutes les balles, les plus éloignées, les plus fortes, les plus vicieuses, les plus désespérées, pour in fine remporter un point qui semblait inéluctablement perdu.
Daniil Medvedev, battu en demies à Wimbledon, a dressé le portrait du jeune joueur: "Là où Carlos est différent des autres joueurs -- nous avons tous nos préférences de jeu en défense, en contre, en agressivité --, c'est qu'il est capable de faire tout ça. Il peut jouer en slice, et même si le coup n'est pas très bon, il peut suivre au filet et gagner le point à la volée. Dans les longs rallyes, on ne peut pas simplement renvoyer la balle à Carlos parce que si on lui fait une balle facile à jouer, on sait que c'est fini pour nous. C'est probablement l'adversaire le plus difficile à affronter que j'ai eu dans ma carrière".
- Etiquette -
Cette aptitude se double d'une abnégation sans bornes, qui transpire l'humilité et rappelle forcément celle de Rafael Nadal.
En mai 2023, Carlos Alcaraz a joué son premier Roland-Garros en tant que N.1 mondial. Si le jeune prodige espagnol a plié physiquement sous la pression de Djokovic en demi-finales, l'étiquette encombrante de "prochain Nadal" a eu vite fait d'être collée sur son dos.
"Cela dure depuis des années sur les réseaux sociaux. Mais j'essaie de ne pas me laisser distraire: je pense à moi, à mes progrès. Je suis de Murcie, lui de Majorque. Il est gaucher, pas moi. Quand j'étais petit, j'étais tout sauf un guerrier, j'étais petit, frêle, pas vraiment puissant", rappelait-il en juin 2022 au quotidien italien Corriere della Serra.
C'est à quatre ans que Carlitos a commencé à taper ses premières balles, sur les courts ou seul contre le mur du club de tennis dirigé par son père, à El Palmar, où il vit toujours auprès de ses parents et ses trois frères.
"A cinq ou six ans, Carlos avait déjà des qualités naturelles, une très bonne coordination et surtout une capacité à apprendre très vite. Il pouvait copier ce qu'il voyait sur le court. C’est à ce moment-là qu'on a décidé de développer son potentiel", a raconté son père à Trans World Sport.
- Sourire -
Mais étonnamment, le Majeur sur terre battue est le troisième qu'il a remporté, après celui sur dur et celui sur gazon.
Car à la suite de sa défaite en demies à Roland-Garros, il a créé la surprise en battant Djokovic en finale à Wimbledon, mettant un terme à une série de 34 victoires et quatre titres du Serbe.
Ce Wimbledon 2023 n'était que le quatrième tournoi sur gazon sur le circuit ATP d'Alcaraz. "Je ne pensais pas que mon jeu et mes déplacements (s'adapteraient) si vite", s’était-il félicité après sa victoire juste avant au Queen's.
Le destin l'a rapproché de Juan Carlos Ferrero, puisque l'ex-N.1 mondial l'a pris sous son aile à 15 ans, dans son académie de Villena, à une grosse heure de chez Alcaraz. "Ca a changé ma vie. J'ai évolué, je suis devenu plus dur sur le court", assure le jeune surdoué.
Ce qui frappe chez lui sur un court, c'est son sourire qui surgit souvent en plein match, et combien le plaisir du jeu imprègne son discours.
"Quand j'étais plus jeune, j'étais une personne complètement différente. Sûrement que je ne m'amusais pas comme je m'amuse maintenant. J'étais toujours en colère, à balancer ma raquette, à me plaindre beaucoup, raconte-t-il. J'ai appris à me calmer, à contrôler mes émotions. Et à aimer jouer au tennis, à beaucoup m'amuser sur le court."
Les pieds bien sur terre, sur dur et sur gazon, pour mieux s'élever dans la stratosphère.