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En 2022, Alexander Zverev avait été le seul joueur à pousser Rafael Nadal dans ses retranchements à Roland-Garros, en demi-finales, mais l'Allemand avait abandonné blessé, laissant l'Espagnol aller cueillir son 14e sacre. Cette année, le sort a voulu que les deux joueurs s'affrontent dans un premier tour hors normes, lundi.
"Je voulais vraiment rejouer contre lui ici encore une fois mais, idéalement, j'espérais l'affronter plus tard dans le tournoi. Je ne voulais pas que le dernier souvenir d'un match contre lui soit ma sortie du court dans un fauteuil roulant", a assuré Zverev.
"Je m'entraînais et à un moment on m'a dit qui j'allais affronter. Ma réaction... je pouvais m'y attendre, non? Quand on n'est pas tête de série, tout peut arriver", a raconté Nadal.
Les deux hommes ne se sont plus affrontés depuis ce fatidique 1er juin 2022. Et la situation a radicalement changé.
Zverev, 27 ans, est 4e mondial et arrive plein de certitudes avec en particulier le titre au Masters 1000 de Rome, son dernier tournoi de préparation. Nadal, au contraire, aura 38 ans le 3 juin, n'a plus remis les pieds à Roland-Garros, n'a plus gagné de tournoi non plus et n'a même que très peu joué, enchaînant les blessures et les périodes de récupération. Il a perdu au deuxième tour à Rome, un "désastre" selon son terme, pointe au 275e rang mondial et n'a pas été protégé lors du tirage au sort.
- "Sur le papier" -
"Évidemment, sur le papier, ce n'est pas le meilleur tirage, a reconnu l'homme aux 22 titres du Grand Chelem. Je joue l'un des adversaires les plus forts, vainqueur du dernier tournoi de préparation qui, en plus, n'est pas un petit tournoi... Mais, c'est le tirage, qu'est-ce que je peux y faire?"
La grande question avant ce tirage au sort était de savoir s'il fallait protéger Nadal en lui octroyant quand même un statut de tête de série au vu de son rang tout à fait particulier à Roland-Garros: il n'a perdu que trois des 115 matches qu'il y a joués depuis sa première participation et son premier titre en 2005.
La directrice du tournoi Amélie Mauresmo a assumé le fait de ne pas le protéger mais n'avait pas vraiment de mots pour commenter le résultat. "Je me suis juste dit, +OK, c'est du lourd pour un premier tour", a-t-elle convenu dimanche.
- Pas de cérémonie -
Alors que Nadal est désormais dans la dernière ligne droite de sa carrière, son tournoi fétiche avait prévu une cérémonie à l'issue de son dernier match cette année. Et Zverev, toujours en quête d'un titre en Grand Chelem -il a joué la finale à l'US Open 2020-, a le potentiel pour être son dernier adversaire.
Sauf que Nadal a assuré se sentir "mieux qu'il y a un mois et demi" et que ses derniers entraînements l'ont convaincu qu'il était "capable de rivaliser avec quasiment tout le monde".
"Je ne me sens pas beaucoup plus mauvais que les autres, ça me donne de l'espoir", a-t-il insisté.
Aussi, même s'il a déclaré à plusieurs reprises samedi que ce Roland-Garros avait "de grandes, grandes chances" d'être son dernier, n'a-t-il pas complètement fermé la porte à un retour.
En soulignant qu'il n'était pas dans son intérêt d'annoncer à l'avance qu'il ne rejouerait jamais le tournoi, pour des raisons évidentes de motivation, il a même demandé aux organisateurs de ne pas faire de cérémonie cette année.
"Effectivement, on était prêts à appuyer sur le bouton (pour lancer la cérémonie) mais c'est lui qui gère son timing, c'est lui qui décide pour lui et nous, on va suivre ce dont il a envie. Nous ne le mettrons pas dans une position inconfortable", a affirmé Mauresmo.
En tout cas, Nadal ou Zverev, celui qui passera ce premier tour aura fait un premier pas vers une éventuelle demi-finale face à Novak Djokovic.