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Des larmes, une standing ovation magnifique, des petites blagues: l'adieu génial d'Andy Murray à Wimbledon

Contraint de déclarer forfait en simple pour son ultime Wimbledon, Andy Murray a tenu à jouer une dernière fois le mythique tournoi au moins en double avec son frère: les organisateurs lui ont fait l'honneur du Centre Court jeudi, le vieux guerrier a rugi et le public a chaviré de plaisir.

Sur les trois matchs joués quotidiennement sur le plus mythique des courts de tennis durant la première semaine du tournoi, jamais un double n'est programmé. Mais Sir Andy le vaut bien et les tribunes sont pleines à craquer en ce début de soirée pour voir le héros une dernière fois. Ou presque puisqu'il est également engagé en double mixte avec sa compatriote Emma Raducanu.

Et Murray a fait du Murray: il s'est battu comme un forcené, il a hurlé sa joie, sa colère, s'en est pris à son box. Quand l'arbitre annonce pour la première fois "Andy Murray au service", une clameur s'élève des tribunes. Puis le match se déroule, les adversaires des Murray, les Australiens Rinky Hijikata et John Peers ne sont pas là pour leur faire des cadeaux. Ainsi, Peers n'hésite pas à allumer Andy au filet.

Baby sitter

Des tribunes un spectateur crie "Pas trop vite Andy, j'ai pris une baby sitter", résumant le bonheur du public de voir jouer Murray, si souvent blessé depuis des années. Mais la fin du parcours est proche. Jouant depuis 2019 avec une hanche métallique, Murray a annoncé qu'il prendrait sa retraite après les Jeux olympiques cet été à Paris. Sur le Centre Court, les points défilent et la fin du match arrive. Une cérémonie se met en place.

Dans le box du joueur, son épouse Kim, deux de leurs quatre enfants, sa mère Judy, regardent. Contiennent leur émotion. On passe sur les grands écrans du court un film retraçant sa carrière avec notamment ses larmes sur le Centre Court après sa défaite en finale en 2012 face à Roger Federer, une année avant le premier des deux titres qu'il remportera à Wimbledon, quelques jours avant la médaille d'or olympique qu'il y décrochera.

Puis vient une vidéo avec des témoignages des plus grands joueurs de son époque, ceux avec qui il a formé le Big 4, ainsi que Serena Williams avec qui il a joué des doubles mixtes. "Parfois, il a semblé que tu étais seul contre tous, mais tu n'étais pas seul, parce que tu portais non seulement tes rêves, mais aussi les leurs", racontent Federer, Nadal, Djokovic et Serena sur des images mêlant Murray et le public britannique.

Haie d'honneur

"Nous, nous avons été contre toi, et avec toi. Et nous savons ce que tu ressens en cet instant", disent-il. "A la fin, il n'y a rien d'autre à faire que de serrer la main à un adversaire qu'on ne peut pas battre", concluent-ils en référence à l'âge. A la fin du film, il pleure tandis que le public l'acclame debout. "Je ne peux les arrêter, ils t'aiment", dit Sue Barker, l'ancienne joueuse vainqueur de Roland-Garros en 1976, devenue animatrice de TV et qui pilote la cérémonie.

Avant que ne commencent les questions sur les grands moments de sa carrière, Murray prévient, avec humour pour cacher peut-être une certaine gêne d'être ainsi exposé: "Il faut faire vite, parce que mes enfants sont là et il est tard pour eux". Voilà, c'est fini, il faut partir: il passe une haie d'honneur formée par certains des plus grands joueurs dont John McEnroe, Martina Navratilova, Novak Djokovic, Iga Swiatek et ses compatriotes Dan Evans, Cameron Norrie, Jack Draper, Tim Henman. Sinon, Andy et Jamie Murray ont perdu 7-6 (8/6), 6-4.
 

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