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Hervé Renard, le sélectionneur des Bleues, a affirmé à l'AFP "avoir des ambitions" et vouloir "aller chercher une médaille" aux Jeux olympiques, estimant avoir "un groupe plus fort" que lors du Mondial, tout en appelant ses joueuses "à avoir ce petit supplément d'âme" et à mettre plus d'"impact".
Q: Vous avez annoncé votre liste de 18 joueuses et quatre réservistes lundi: quel est votre objectif pour ces JO ?
R: "L'objectif, c'est comme tout sportif français et c'est celui de la Fédération, c'est d'aller chercher une médaille. Il n'est pas facile à réaliser, mais c'est celui qu'il faut avoir. À un moment, il faut avoir des ambitions, il ne faut pas se cacher".
Q: Vous avez annoncé votre départ après cette compétition. Comment bien terminer votre mandat de près d'un an et demi ?
R: "Le plus important, c'est de réussir un tournoi ensemble, collectivement. Et puis, cela aura été quinze mois parfaits. Terminons bien. Pour l'instant, on a deux choses à aller chercher: la qualif pour l'Euro et réussir les meilleurs Jeux olympiques possibles."
Q: Durant ces quinze mois, comment avez-vous vu évoluer ce groupe dans les esprits et dans le jeu ?
R:"Cette équipe a fait beaucoup de progrès. Elles ont gagné en maturité dans le jeu. On est plus réfléchis. Il faut que cela se reflète dans les résultats. La Coupe du monde était arrivée assez vite et il nous manquait de grandes joueuses. Aujourd'hui, on a un groupe plus fort. Au niveau investissement, les filles ont toujours été parfaites. C'est une surprise par rapport à ce qu'on avait pu m'annoncer. Je n'ai rien vu de tout cela. C'est important de garder cette image +clean+ et se focaliser sur le football. Le football est déjà assez difficile comme ça pour pouvoir se parasiter avec d'autres éléments qui viennent ternir l'image d'une équipe".
Q: Quelle est votre plus grande satisfaction à la tête de la sélection ?
R: "De m'être assez bien intégré et d'avoir une harmonie totale avec le staff. On sent vraiment un travail collectif, il faut que cela se reflète. C'est le mot que je répète toujours aux filles: +être parfait, c'est bien. Mais le plus important, c'est d'avoir ce petit supplément d'âme qui fait qu'on doit aller chercher quelque chose+".
Q: Vous avez axé votre travail sur l'aspect physique, pourquoi ?
R: "C'est le football féminin qui veut ça. Quand on joue au football, on joue pour gagner et avec un tempérament de feu. On s'aperçoit qu'aujourd'hui l'aspect athlétique a une grande importance et c'est certainement là où le football français doit encore progresser. Techniquement, il y a des joueuses qui sont de très bonnes qualités. Maintenant, il faut mettre cet impact du haut niveau".
Q: Vous avez convoqué sept défenseuses et quatre attaquantes. Selon vous, la solution se trouve en défense ?
R: "Ce qui est important pour gagner une compétition, c'est d'être très fort défensivement. Et c'est ce qui me fait dire que nous, nous ne sommes pas au niveau de l'équipe de France masculine en termes de solidité. Je peux comprendre que pour les puristes du beau jeu, il peut y avoir un sentiment de frustration".
Q: Selon vous, le tournoi olympique est la compétition la plus difficile ?
R: "Je pense qu'il y a plus de qualité aux Jeux olympiques que sur une Coupe du monde. Quand on regarde les trois groupes de quatre équipes, c'est du très haut niveau. On va entrer de suite dans le vif du sujet avec la Colombie qui est une équipe avec beaucoup d'impact. Et puis le Canada, elles sont championnes olympiques. Il va falloir être pied au plancher d'entrée."
Q: A titre personnel, sentez-vous de la pression avant ces JO en France ?
R: "Non, c'est ma onzième phase finale (CAN, Coupes du monde) et ce sont mes premiers Jeux olympiques. Ce n'est que du bonheur".
Q: Avez-vous déjà des pistes pour votre avenir après les JO ?
R: "Oui, bien sûr, mais ce n'est pas à l'ordre du jour. J'essaierai de choisir le projet qui me paraîtra le mieux pour mon avenir, avec normalement en point de mire la Coupe du monde 2026. Mais cela peut être aussi un autre projet. À ce jour, rien n'est signé et ce n'est pas le moment d'en parler".
Propos recueillis mardi par Alice LEFEBVRE.