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Olivier Norek, connu pour ses thrillers policiers haletants comme la trilogie 93, revient avec un nouveau roman qui marque un virage dans son œuvre : "Les Guerriers d'hiver". Direction la Finlande en 1939, pour une plongée dans un conflit aussi sanglant qu'effacé des manuels d'histoire.
Le point de départ de ce roman remonte il y a deux ans et demi suite à une prise de conscience : "J'ai entendu à la radio la voix de Poutine qui nous menaçait de frappes nucléaires si on aidait l'Ukraine". Face à cette peur, l'auteur décide de s'informer sur les conflits initiés par la Russie au cours du siècle dernier.
C'est ainsi qu'il découvre la guerre d'Hiver, un conflit presque effacé des mémoires et des manuelles scolaires. "Elle est tellement incroyable, faite de bravoure et de courage, que j'ai dû préciser à la fin du roman que tout ce que vous avez lu est vrai", souligne-t-il.
Simo Häyhä, l'homme derrière la légende
Parmi les héros de cette guerre, un personnage fascine Norek : Simo Häyhä, surnommé "la Mort blanche". Ce fils de paysan a terrorisé l'armée russe en tuant plus de 500 soldats avec son fusil de chasse. Le sniper le plus redoutable de l’histoire devenu une légende terrorisait tellement l'armée soviétique qu'ils le croyaient immortel.
L'auteur raconte : "Les Russes ont tout essayé pour l'arrêter, même des balles explosives destinées aux avions". Mais jamais personne n'a réussi à le toucher. Ce sniper paysan, devenu mythe vivant, incarne à lui seul la résistance et la bravoure des Finlandais face à l’envahisseur.
En parallèle de Simo Häyhä, un autre personnage se distingue : Arno Väinö, surnommé "l'Horreur du Maroc", un légionnaire brutal et alcoolique, avide de violence. Ce personnage, à la fois repoussant et fascinant, incarne la folie et le chaos de la guerre. "Il fait partie de ces chiens de guerre en harmonie avec le chaos", explique Olivier Norek, qui a découvert au fil de ses recherches que ce légionnaire avait combattu aux côtés de son propre grand-père, une surprise qu'il a trouvée en pleine écriture.
L'hiver, un personnage à part entière
Pour retranscrire fidèlement l’atmosphère glaciale de cette guerre, Olivier Norek s’est immergé durant 3 mois dans les conditions extrêmes de la Finlande : "Je suis allé jusque dans les forêts de Laponie pour affronter les -40 degrés". Ce froid devient un personnage à part entière dans le récit et un adversaire aussi redoutable que les troupes ennemies. "Le froid vous donne des coups de poing, il vous tabasse", confie-t-il, insistant sur l’importance de cette expérience pour rendre le roman authentique.
Une mise en garde contre l'oubli
"La guerre survient souvent par surprise. Il faut toujours un premier mort sur notre sol pour y croire", écrit l'auteur en fin de roman, rappelant que les conflits actuels, comme celui en Ukraine, sont souvent des répétitions de l'histoire. "On pense à tort que les guerres modernes seront faites de drones et de technologies. Mais elles sont toujours violentes, brutales et humaines", prévient Olivier Norek. Selon lui, la guerre d'hier pourrait très bien être celle de demain.