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"Un animal sauvage": de la pression de l'écriture au tirage du livre, Joël Dicker se confie sur son dernier roman

Le dernier roman de Joël Dicker "Un animal sauvage" raconte l'histoire d'un braquage à Genève et d'une fascination d'un couple qui va tourner à l'obsession. 

"Un animal sauvage" est un livre sur les apparences. Est-ce qu'on a le droit d'être jaloux de ces gens ? 

Bien sûr, être jaloux, ça fait du bien aussi parce que c'est s'affirmer, c'est savoir qui on est. Dans ce livre, on découvre Sophie et Arpad, ce couple parfait, très agaçant, au travers des yeux d'un autre couple, Karine et Greg, qui, eux, sont très imparfaits et qui se sentent encore plus imparfaits dans le regard qu'ils portent sur leurs voisins. Ça va être d'abord de la fascination et qui va tourner peu à peu à l'obsession. 

On peut se réjouir du malheur des autres ? 

C'est ce que le livre raconte. Ce sont ces sentiments qui nous tiraillent et qui font qu'on est qui on est. Ce livre, il raconte au fond des gens qui sont comme nous tous, et on doit accepter d'être ce qu'on est. Et c'est justement ce tiraillement entre ce qu'on a envie d'être et ce qu'on ne peut pas être. 

L'histoire se déroule à Genève, pourquoi avoir choisi votre ville ?  

J'avais envie de raconter Genève. J'avais déjà parlé de Genève dans un précédent roman, "L'énigme de la chambre 122", mais elle était à ce moment-là plutôt un décor. Là, j'avais envie de raconter Genève telle que je la vis, telle qu'elle est. On découvre ses quartiers, on découvre ce côté à la fois très citadin, à la fois très sauvage, cette nature toute proche. Et puis cette ville très paradoxale, qui est à la fois une ville grande par son aura, mais qui, en taille, est une petite ville. C'est une ville pleine de diversité et de paradoxes. 

Vous êtes votre propre éditeur, vous gérez la fabrication du bouquin de A à Z. Est-ce que ça ne prend pas trop de place sur votre boulot créatif ? 

Non, j'ai la chance d'avoir une équipe formidable et extraordinaire. C'était le pari pour moi de rester écrivain. Je suis le patron de la maison, je l'ai créé, mais je ne suis pas éditeur, j'ai une équipe qui fait tout ça pour moi et qui le fait très bien. 

Ça me permet aussi de garder un œil, mais surtout, ça me rend libre d'être mon propre éditeur ou d'être à la tête de la maison qui me fait paraître. Et cette indépendance est très importante pour moi. 

Est-ce que l'argent peut détruire des relations ? 

Oui, et c'est le cas dans le livre. L'argent pose un regard, il peut changer le regard qu'on pose sur les autres, il change nos liens, il crée des attentes, il crée des envies et ça peut changer quelque chose. 

"Un animal sauvage" a été tiré à plus de 450.000 exemplaires, est-ce que vous avez une pression ? 

Ce n'est pas tant le tirage, c'est l'accueil, parce que le tirage, c'est un chiffre, on ne le voit pas vraiment. On n'a pas 450.000 livres devant nous, donc je ne me rends pas compte de ce que c'est. Mais la pression, elle, vient quand le livre sort, où je me demande si les lecteurs vont aimer. 

Ça vous rassure de voir votre public dans les libraires pour les signatures ? 

Ça me rassure, mais surtout, ça me touche beaucoup parce que c'est un lien qui est fort. Ce sont des lecteurs qui me suivent depuis maintenant douze ans, qui ont lu tous mes livres ou presque, et qui me suivent dans ce parcours et qui m'accompagnent.

Votre public achète souvent vos livres par confiance en voyant votre nom, qu'est-ce que ça vous fait ? 

Je veux me montrer à la hauteur pour les prochains livres. Il y a ce travail et cette exigence : deux ans de travail pour un livre que les gens lisent en un jour. Ça me touche tellement que les gens me fassent confiance. 

Le Figaro avait sorti une critique assez dure. Comment vous le prenez ? 

Sur les 80 articles, tous unanimes sur les livres, il y a un monsieur qui n'a pas aimé. Mais heureusement qu'il y a des voix discordantes de temps en temps qui montrent que la littérature, c'est de la diversité, c'est des goûts, c'est des couleurs et qui montrent que toutes les autres sont des vraies critiques. 

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