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L'ex-top modèle britannique Naomi Campbell n'a pas mâché ses mots face à l'enquête qui l’empêche désormais de diriger une association caritative. Qualifiant la décision de "profondément erronée", la star de la mode envisage toutes les options, y compris un possible appel. Retour sur une affaire mêlant glamour, charité... et quelques dérapages financiers.
À 54 ans, Naomi Campbell se retrouve au cœur d'une controverse entourant sa fondation "Fashion for Relief", une organisation dédiée à la lutte contre la pauvreté. Selon la Charity Commission, régulateur des associations caritatives au Royaume-Uni, la gestion financière de l'association laisse à désirer. Entre 2016 et 2022, seulement 8,5 % des dépenses de l'association ont effectivement été consacrées à des œuvres caritatives. Une statistique qui a conduit à la sanction de l’icône des podiums, qui ne pourra plus gérer d'association pendant cinq ans.
Billet d’avion et hôtel de luxe : des dépenses qui font tache
L'enquête menée par la Charity Commission met en lumière plusieurs dépenses problématiques. Parmi celles-ci, un billet d’avion à 12.300 livres (environ 14.800 euros) pour transporter des œuvres d'art et des bijoux de Londres à Cannes, ou encore une note d'hôtel de 7.800 livres (9.400 euros) pour trois nuitées dans un cinq étoiles, avec en prime des frais de spa et de room service. Autant de dépenses jugées excessives pour une association caritative.
Autre point noir : un paiement de 290.000 livres (348.000 euros) à une administratrice pour des services de conseil, ce qui était en contradiction avec les statuts de l'organisation. Ces irrégularités ont conduit à la radiation de "Fashion for Relief" du registre des associations caritatives.
Face à ces accusations, Naomi Campbell s’est défendue dans un communiqué adressé à l’agence de presse PA. "Je reconnais qu'en tant que visage de Fashion for Relief, je suis en fin de compte responsable de sa conduite", déclare-t-elle. "Malheureusement, je n'étais pas impliquée dans les opérations de l'association au quotidien, et j'ai confié la gestion juridique et opérationnelle à d'autres", poursuit-elle.
Naomi Campbell insiste également sur le fait qu’elle n’a jamais perçu d'honoraires pour son implication dans l’association, ni facturé de dépenses personnelles. Cependant, elle n'a pas écarté l'idée de faire appel de la décision du régulateur, jugeant les conclusions de l’enquête injustes.
Ironie du sort, cette sanction tombe alors que Naomi Campbell était à Paris, où elle recevait des mains de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, la prestigieuse décoration de l'ordre des Arts et des Lettres. Ce contraste entre son succès personnel et les déboires de son association souligne les défis que peuvent rencontrer les célébrités en quête de respectabilité dans le monde de la philanthropie.
Naomi Campbell, figure emblématique de l'ère des top-modèles des années 1990 aux côtés de Cindy Crawford et Linda Evangelista, n'en est pas à sa première controverse. En 2007, elle avait été condamnée à cinq jours de travaux d'intérêt général à New York pour avoir jeté son téléphone sur une assistante.