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Accusé de trafic d'enfants et de proxénétisme, Dylan Thiry s'explique: "Je suis parfois très con"

Le 26 avril, deux députés français ont annoncé avoir signalé au parquet de Paris "une situation s'apparentant à du trafic d'enfant". Ces soupçons ont notamment émergé de vidéos publiées par le rappeur Booba, qui s'est lancé dans une croisade contre des influenceurs qu'il appelle les "influvoleurs", et qui accuse par ailleurs Dylan Thiry, influenceur qui s'est fait connaître dans des émissions de téléréalité, de proxénétisme.

Booba a diffusé un montage où l'on entend la voix de Dylan Thiry et où on le voit avec des enfants.

"Dans ces notes vocales, M. Thiry indique souhaiter une tierce personne à 'adopter' un enfant à travers un acte manifestement illégal, et en échange d'une contrepartie économique", signalent Stéphane Vojetta, député Renaissance des Français de l'étranger, et Arthur Delaporte, député PS du Calvados.

Selon le parquet de Paris, l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a été saisi pour procéder à des vérifications sur le cadre procédural de ces signalements. "Un jour, je m'exprimerai sans tabou par rapport à ces notes vocales" qui sont "sorties de leur contexte", s'était défendu Dylan Thiry dans une vidéo postée sur Instagram. "Tout ce qui se dit sur moi, bien évidemment, tout est faux", a-t-il assuré à ses plus de 1,6 million d'abonnés. "Je vais me déconnecter des réseaux sociaux (...) à la demande particulière de ma mère, qui vit très mal tout ce qui se dit sur moi", a-t-il poursuivi, assurant avoir voulu, avec les cagnottes notamment, "aider les gens les plus démunis".

"C'est une idée qu'on m'a proposée"

L'influenceur, dans le viseur de la justice, s'est exprimé sur cette affaire lors d'une interview accordée à Tech&Co. Dans les notes vocales, Dylan Thiry propose de créer des comptes MYM (un réseau social exclusif sur Internet comme Onlyfans) pour des femmes qui se trouvent à Dubaï et il prendrait une commission sur les "shows".

Le Luxembourgeois explique que "c'est une idée qu'on m'a proposée. Au début, je n'étais pas très chaud, mais on m'a dit : écoute Dylan, tu sauveras les prostituées. Elles n'auront plus besoin de se prostituer, elles feront des photos sexy et gagneront de l'argent comme ça. Je me suis dit que j'allais en parler à Sandra, elle est mon agent et ma meilleure amie".

"J'ai les Whatsapp, ils sortiront"

Dylan précise qu'il ne l'a pas fait même s'il a "pensé à le faire". Il ajoute qu'il n'est "pas parfait" et poursuit son récit en précisant à quel point il "très con". "J'ai dit que j'avais fait un compte MYM à une fille et qu'elle avait déjà 700.000 abonnés alors que la numéro un de MYM en France a 20.000 abonnés. J'ai dit n'importe quoi, j'ai dit ça parce que j'étais dans l'euphorie. J'ai parlé comme un débile, je le sais. Et ça me porte préjudice", dit-il.

Ensuite, dans les notes vocales, Dylan Thiry propose également de récupérer un enfant à Madagascar contre 100.000 euros pour le proposer à l'adoption à un autre couple d'influenceurs. "Vous êtes exactement tombé dans le piège", répond l'homme. "Ce sont deux notes vocales complètement différentes. J'ai les Whatsapp, ils sortiront", lance-t-il.

"Moi, je voulais sauver une petite fille"

Il précise qu'il y a une note vocale qui date de son premier voyage humanitaire qui date du mois de janvier et qu'il y en a une autre faite lors de son deuxième voyage humanitaire en août ou septembre. "Dans la première note vocale, je dis que si jamais je dois sauver une petite fille qui n'a pas de parents et que je dois la ramener en Europe, je prends le passeport d'un de mes amis noirs qui a une petite fille, je passe la douane et je ramène l'enfant en Europe. Le fond est bon, mais la manière de le dire est dégueulasse. J'en suis conscient", admet-il.

"Mais moi, je voulais sauver une petite fille. Vous savez, quand vous êtes à Madagascar et que vous voyez des enfants mourir, croyez moi que vous voulez tous les mettre dans l'avion et les mettre dans la piscine de Dubaï", lance Dylan Thiry. "On parle d'enfants de 0 à 5 ans qui sont en train de mourir de faim, alors oui dans ma tête il y a des histoires noires qui viennent. Oui, si je dois sauver une petite fille, je prends le passeport d'un de mes amis, je la prends dans l'avion avec moi. À ce moment-là, j'ai envie de le faire. Je dis à Jazz (NDLR: Correia), car elle voulait adopter, que c'est 100.000 euros comme ça, je mets les 100.000 euros dans ma poche."

Les 100.000 euros

Il explique ensuite le contexte des "100.000 euros". Selon lui, plusieurs mois après, lors d'un autre voyage humanitaire, il explique, toujours à son amie Sandra, qu'il y a moyen d'adopter à Madagascar, que c'est totalement légal et qu'il y a trois semaines à un mois de documents à faire. "Je dis à Jazz (NDLR: Correia), car elle voulait adopter, que c'est 100.000 euros comme ça, je mets les 100.000 euros dans ma poche. Ce n'est pas beau, mais quand je dis que je prends 100.000 euros, c'est pour un service. Ça veut dire que moi, je vais passer un mois de ma vie avec une femme qui est multimillionnaire et qui est une inconnue, car Jazz n'est pas ma pote, pour faire des documents et prendre des avions gratuitement ? Non, je vais prendre 100.000 euros à Jazz. C'est ce que je comptais faire. Je ne l'ai pas fait, mais c'est ce que je voulais faire."

Il précise que lorsqu'il se remet en question, il se dit que ce n'est pas beau et que s'il fait ça, il devrait le faire gratuitement. "Il y a une enfant que j'ai voulu sauver et un process' que j'ai voulu vendre, mais il n'y a pas de trafic d'enfants. On ne vend pas des enfants. Vous avez cru quoi ? Que c'était un Kinder Surprise ? Que tu prends l'enfant, que tu le mets dans l'avion et que tu le vends ?"

Les notes vocales sont sorties de leur contexte, explique Dylan Thiry. "J'ai juste parlé comme un débile."

Pour voir la vidéo, cliquez ICI.

"Pour nos enfants"

En mai, une enquête a été ouverte sur la gestion d'une association humanitaire dont Dylan Thiry est le président, a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l'AFP. Ces investigations, confiées à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), font notamment suite à une plainte pour abus de confiance aggravé.

Celle-ci a été déposée en janvier par la vice-présidente et trésorière de cette association nommée "Pour nos enfants", qui se présente comme un "média" ayant "pour but d'informer et d'alarmer sur les situations critiques des enfants à travers le monde", suivi par plus de 199.000 abonnés sur Instagram.

Cette dernière reproche à Dylan Thiry, 28 ans, d'avoir détourné plusieurs centaines de milliers d'euros de dons humanitaires à son profit personnel.
Sa plainte, dont l'AFP a eu connaissance, cite en particulier deux cagnottes en ligne pour récolter des fonds. 

En février 2022, une cagnotte à destination de Madagascar clôture à plus de 158.000 euros. En octobre 2022, une autre récolte plus de 95.600 euros. 
D'après la plaignante, M. Thiry aurait poussé pour que les transactions financières soient effectuées avec son RIB personnel et n'aurait pas fourni d'éléments justificatifs de dépense.

La vice-présidente, Sandra D., "a agi en véritable lanceur d'alerte dans un secteur de l'influence gangrené" et subit "des intimidations", accusée par Dylan Thiry de l'avoir trahie, a affirmé son avocat Tom Michel dans un communiqué.

Pour voir la vidéo, cliquez ICI.

 


 

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