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"J'ai fait une crise d'angoisse": Katarina, qui a perdu sa mère dans les attentats de Bruxelles, convoquée par erreur pour être dans le jury du procès

L'organisation du procès des attentats de Bruxelles n'en finit pas de connaître des problèmes en tout genre. L'audience a déjà dû être reportée à cause du box des accusés jugé non conforme. On apprend aujourd'hui que des victimes et leurs proches sont convoquées pour figurer... dans le jury. Une erreur administrative qui suscite la colère des parties civiles. 

Elle a perdu sa mère dans les attentats de Bruxelles en mars 2016. Katarina Viktorsson s'est portée partie civile dans le procès qui s'ouvre le 5 décembre prochain. Pourtant, elle reçoit une convocation lui indiquant qu'elle est potentiellement candidate à intégrer le jury de ce procès. Une erreur administrative incompréhensible à ses yeux. 

"Quand je me suis rendu compte, ça a été un grand choc. J'ai fait une crise d'angoisse durant 1h. Je ne savais plus réfléchir, j'avais les larmes qui coulaient, je ne savais plus parler", confie-t-elle. "Puis, j'ai repris mes esprits, et maintenant c'est la colère. Il y a vraiment cette sensation de foutage de gueule. Cela met en question la compétence de tout le système".

Une maladresse à priori sans conséquences sur le déroulement du procès, mais pour cette jeune femme, c'est l'erreur de trop. Quelques semaines plus tôt, elle a reçu dans sa boîte aux lettres les rapports d'enquête contenant les précisions sur les circonstances de la mort de sa mère après l'explosion à l'aéroport. Une procédure habituelle avant un procès, mais elle y découvre des détails insoupçonnés et insoutenables. "C'est terriblement cru. C'est la cause du décès. Rien qu'en parlant j'ai des frissons. Ce ne sont pas des détails que j'avais envie d'avoir. Je comprends qu'ils ont peut-être l'obligation de le faire, mais il faut nous prévenir", dit-elle.

La jeune femme se sent méprisée, comme ce jour où on lui a ramené les effets personnels de sa maman. "Sans prévenir, sans me dire quelque chose, on ma donner des effets personnels dans lesquels on voit qu'il y a eu des objets coupants qui ont traversé. Qu'est-ce que ça a du faire à son corps? Là aussi, je n'étais pas prête à voir ces objets endommagés. La première chose que je vois c'est ma carte de visite", ajoute-t-elle.

Manque de délicatesse, lourdeurs administratives et absences de reconnaissance. Katarina a, dit-elle, plus de colère envers les autorités qu'envers ceux qui ont commis les attentats. "C'est un peu le monde à l'envers car la colère devrait être contre les personnes qui ont commis ça. Mais on a été tellement déçus, depuis plus de six ans...", conclut-elle.

Katarina dit ne rien attendre du procès. Elle n'est pas encore sûre de pouvoir y assister. 

 

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