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"Je ne comprends pas": Dany, assistante maternelle passionnée, a perdu son emploi trois semaines avant la rentrée

Le monde s'est écroulé pour Dany le 5 août dernier quand elle a appris que son contrat d'assistante maternelle ne serait pas renouvelé pour l'année scolaire à venir. En cause ? L'établissement dans lequel elle travaille a reçu les subsides nécessaires pour engager une puéricultrice. La Carolo nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour partager son histoire.

"C'était mon quotidien depuis six ans et pour un diplôme que je n'ai pas, j'ai appris trois semaines avant la rentrée que je ne pourrais plus travailler. Je ne comprends pas. J'ai de l'expérience, je pense que ça compte", témoigne Dany.

Cette assistante maternelle, qui considère son travail comme "une passion, est tombée de haut. "Ce n'est pas juste de me priver de ce bonheur, à 59 ans en plus. Je n'ai plus beaucoup d'espoirs à mon âge", souligne-t-elle.

Seul lot de consolation pour notre interlocutrice, les messages de soutien qu'elle a reçu de parents d'élèves et d'enfants tristes de la voir partir : "Ça réchauffe le cœur, ça fait du bien de voir que j'ai bien fait mon travail."

Une réévaluation tous les deux ans

Cette année, l'école communale de Presles, où travaillait Dany, a reçu plus de subsides pour accueillir une puéricultrice. Le hic : Dany ne possède pas le diplôme requis. Tous les deux ans, les écoles introduisent un dossier auprès de la fédération Wallonie-Bruxelles dans lequel elles font part de leurs besoins en termes de personnel, de moyens et d'aménagements.

Pour le cas qui nous intéresse, la direction a formulé deux demandes : une pour une assistante maternelle qui n'a pas été acceptée et une autre pour une puéricultrice qui l'a été. La situation de Dany résulte donc de cette démarche administrative.

"Si l'école demande des subsides pour pouvoir bénéficier d'un poste complémentaire de puéricultrice, il est normal qu'elle engage une puéricultrice qui a la formation requise et les qualifications requises pour pouvoir encadrer les enfants, l'apprentissage des enfants", commente Adrien Rosman, permanent communautaire Setca.

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"Répondre aux besoins de l'établissement"

Cette période de deux ans n'a pas été pensée au hasard. Ces demandes servent à "répondre aux besoins criants d'un établissement", explique Valérie Glatigny, ministre de l'Enseignement obligatoire. On estime alors que de "nouveaux" besoins peuvent apparaître "à peu près tous les deux ans". Il est donc important d'introduire des demandes qui correspondent aux réalités spécifiques de l'école, rappelle-t-elle.

La ministre donne des exemples : "Une augmentation du nombre d'élèves dans une classe ou des élèves qui ont des besoins spécifiques, des problèmes de développement."

Notre interlocutrice reconnaît toutefois que cela n'est pas toujours synonyme de stabilité pour le personnel. "Nous réfléchissons à une autre temporalité, peut-être trois ans par exemple. Mais alors, ça ne permet pas de prendre en compte l'évolution des besoins d'un établissement. Donc il faut qu'on trouve à placer le curseur au bon endroit", avance-t-elle.

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Irréversible ?

Si l'école constate un changement en termes de besoins et souhaite ajuster sa demande, elle peut se tourner vers l'administration pour trouver une solution. Après notre interpellation, une mesure a été prise pour faciliter les rectifications de ce genre d'erreurs administratives. De quoi redonner de l'espoir à Dany.

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