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Il y a le gaz, l’électricité, l’eau et… internet. S’y connecter est l’une des premières démarches que l’on fait lors d'un déménagement. Or, pour Mehdi, qui vient d’acheter une nouvelle maison, les choses s’annoncent compliquées. "Impossible d'avoir internet chez moi car la borne de distribution est saturée", déplore-t-il.
"Je ne vois pas très bien comment je vais pouvoir vivre, ni travailler efficacement, sans internet", décrit Mehdi, après nous avoir joints via le bouton orange Alertez-Nous. Cet habitant d’Agimont, qui vient de s’acheter une nouvelle maison, est dans l’impossibilité d’y installer une connexion internet habituelle. "Comment vais-je faire pour me connecter à mon compte bancaire ? À l’administration ? Consulter mes mails ? Faire du télétravail ? Participer à des visioconférences ?", interroge ce pompier professionnel, qui, en raison de son grade de Lieutenant, doit être joignable 24h/24.
Impossible d'établir une connexion via Proximus: "La borne est saturée"
Si la maison de Mehdi n'est pas raccordée à internet, c'est parce que la borne de distribution censée l'y relier est saturée, explique Proximus, seul opérateur en service à cet endroit précis. Mais alors, pourquoi ne pas y installer une autre borne, afin de résoudre ce problème de saturation ? En effet, bénéficier d’une connexion de qualité chez soi est considéré aujourd’hui comme un besoin essentiel. Surtout depuis le confinement. "Nous en sommes conscients et avons déjà entamé les démarches nécessaires pour résoudre ce problème, assure le porte-parole de Proximus, Haroun Fenaux. Un projet de désaturation est en cours (pose d’une nouvelle [borne] qui va par ailleurs améliorer l’expérience des clients éloignés, situés rue de la Résistance, rue de l’Ermitage, rue des Bas Prés). Celle-ci devrait être mise en place avant la fin de cette année".
Pas possible de se satisfaire de la 4G
D'ici-là, que faire? Se satisfaire d'une connexion limitée via une box 4G? "Inenvisageable" selon Mehdi, qui, en tant que chef de département, gère les formations de nombreuses équipes. "Il y a beaucoup de réunions en ligne, de cours à donner et de fichiers volumineux à envoyer par internet", détaille-t-il. Pour travailler efficacement, ce lieutenant a donc besoin d'une connexion de bonne qualité, lui offrant une vitesse de navigation satisfaisante. "J'utilise beaucoup la fonction de localisation, explique-t-il. Quand on me dit qu'il y a une mission à tel endroit, je vais sur Google Map, je visualise le terrain et le trajet via le plan satellite. Et j'ai besoin d'une connexion de qualité pour pouvoir me connecter à notre serveur, y chercher des numéros de téléphone, de la documentation, consulter nos archives pour travailler dans la zone".
La seule solution que Mehdi a trouvée va lui coûter plusieurs centaines d'euros
Mehdi a cherché une solution auprès de ses collègues informaticiens qui lui ont recommandé de tester Starlink, le système mis en place par Elon Musk, directeur milliardaire de la société astronautique SpaceX. "Je vais me connecter via satellite avec ce système, rebondit Mehdi. J'ai commandé le kit et il devrait arriver avant le 14 juillet". Le coût ? 450 euros pour le kit de démarrage, puis 65 euros d'abonnement mensuel. "Heureusement, j'ai bénéficié d'une promo : le kit me revient à 300 euros au lieu des 450", comptabilise Mehdi.
Pour l'instant, peu de Belges ont choisi cette option. Fin 2022, Starlink a signalé à l'Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT, ndlr) 1536 lignes haut débit par satellite. "Cela représente 0,03 % du nombre total de lignes haut débit toutes technologies confondues (câble, vdsl, fibre, ...)", précise Jimmy Smedts, porte-parole du régulateur fédéral.
Proximus promet de faire un geste
À l'heure où vous lisez ces lignes, la situation pourrait néanmoins se débloquer pour Mehdi. En effet, à la suite de notre appel, Proximus promet "d'essayer de trouver une solution pour ce client". Une bonne nouvelle qui, si elle était arrivée plus tôt, aurait peut-être évité à Mehdi de débourser 365 euros pour le matériel Starlink, qu'il pourrait ne jamais avoir à utiliser.