Partager:
Les pharmaciens jouent un rôle clé dans le système de santé, mais ils ne sont pas responsables de la fixation des prix des médicaments prescrits. Entre conseils, services de santé et gestion des médicaments, ils offrent bien plus qu'un simple comptoir de délivrance. Benjamin Maréchal et Coute que coute ont mené l'enquête.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les pharmaciens n’ont pas le pouvoir de fixer les prix des médicaments remboursés. "Le prix maximum du médicament est fixé au niveau des affaires économiques", explique Thomas Calande, directeur réseau pharmacie Familia. Ainsi, pour un antibiotique prescrit, par exemple, le pharmacien ne peut pas se permettre de pratiquer des tarifs différents de ceux imposés par l'État. Cela garantit une certaine égalité pour les patients, mais limite aussi les marges des pharmacies sur ces produits.
> Revoir l'épisode de Coute que coute sur RTL play
Cependant, pour les médicaments non remboursés, comme ceux en vente libre, un prix maximum est également fixé, mais avec une plus grande flexibilité. Le pharmacien peut ainsi ajuster légèrement les prix, notamment à travers des systèmes de fidélité ou des promotions sur certains produits.
Sur un médicament prescrit, la rémunération du pharmacien repose sur une marge fixe : "En 2024, elle sera de 5,06 euros par boîte délivrée", précise Thomas Calande. À cela s'ajoute une petite compensation pour la gestion des stocks et l’achat des médicaments. Cette méthode de calcul permet de maintenir une stabilité dans la rémunération des pharmaciens, malgré la réglementation stricte des prix.
Génériques : moins chers, mais pas toujours obligatoires
Le recours aux médicaments génériques est souvent encouragé pour réduire les coûts de santé. Pourtant, le pharmacien n'est pas toujours obligé de les délivrer. "Pour certains traitements comme les antibiotiques, le pharmacien doit proposer une alternative moins chère, mais dans d'autres cas, c'est une option laissée à l'appréciation du patient ou du médecin".
Les pharmaciens jouent également un rôle de conseil : ils peuvent sensibiliser les patients et les médecins à des alternatives plus économiques, favorisant ainsi une réduction des dépenses de santé.
Des services au-delà de la simple délivrance
Les pharmacies offrent aujourd'hui de nombreux services qui vont bien au-delà de la délivrance de médicaments. Dans l’espace de confidentialité, les patients peuvent bénéficier de vaccinations contre la grippe, louer du matériel médical, ou encore obtenir des conseils personnalisés sur l’utilisation correcte des médicaments, comme pour les asthmatiques. "Une bonne technique permet d’assimiler mieux le médicament et d’avoir un effet bénéfique sur la santé", explique Thomas Perleau, pharmacien titulaire à Familia Ciney.
De plus, les pharmaciens interviennent également dans la gestion des traitements complexes, lorsque les patients prennent plusieurs médicaments. Ils analysent les interactions possibles et travaillent en concertation avec les médecins pour ajuster les prescriptions si nécessaire.
Pour les patients dépendants des somnifères, les pharmaciens peuvent aussi proposer un accompagnement au sevrage. En collaboration avec le médecin, ils préparent des gélules à dosage dégressif pour aider à réduire progressivement la dépendance, évitant ainsi les effets secondaires indésirables.
Le métier de pharmacien ne se limite donc plus à la simple délivrance de médicaments. Leurs responsabilités s'étendent de plus en plus vers le conseil, la prévention et l’accompagnement des patients, un rôle qui continuera de s'étoffer à l'avenir avec l'évolution du secteur de la santé.
