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C'est la fin d'une fameuse institution à Charleroi. Robert La Frite, une friterie bien connue dans la région, est en faillite. Cette enseigne faisait partie de l'histoire de la ville, en proposant des frites depuis 1952. Un véritable monument de la cuisine local, qui a fermé ses portes hier.
Djilal, qui est le responsable du lieu depuis des années, n'en revient toujours pas. "Je n'y avais jamais pensé. Jamais. J'étais sûr que la friterie ne fermerait jamais", nous confie le gérant. "Tout le monde est surpris, pour moi c'est une catastrophe", poursuit-il, visiblement très ému.
Il faut dire que, pour lui comme pour les Carolos, cette friterie, c'est avant tout de nombreux souvenirs en commun. Des stars sont passées le voir pour manger, comme Omar Sy, par exemple. "Il a mangé sa frite tranquillement, il a même dit "je paye", j'ai dit non non, je paye", plaisante Djilal, se remémorant ce bon moment. Mais depuis quelques années, l'enseigne aurait cumulé trop de dettes. La faillite a donc été prononcée.
"C'est un engrenage", raconte Christelle Terwagne, la patronne de Robert la Frite. "L'engrenage de ce qu'il s'est passé ces dernières années. Je ne voulais pas en arriver là, c'est familial depuis 1952. On a commencé à avoir beaucoup de difficultés après le covid. Les retards de paiement qu'on a accepté, les aides, n'ont fait qu'un effet boule de neige", regrette-t-elle. "Ce n'était plus possible, tout ce qu'il y avait à payer. Après le covid est arrivée l'augmentation énergétique", détaille-t-elle ensuite.
Cette fermeture est une surprise pour les habitants, qui sont touchés par une telle annonce. "Cela a été un choc, ça fait partie du paysage carolo. Je la connais depuis 1980, j'ai 60 ans, manger à 6h du matin, boulettes frites, andalouse, ça faisait partie du tout", nous raconte par exemple un habitant. "Tout était nickel chez lui. C'était terrible", "Souvent, quand on rentrait de soirée, c'était chez lui qu'on s'arrêtait pour manger notre petite frite", embrayent deux autres habitantes.
Robert La Frite va désormais se chercher un repreneur, via un curateur.