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Arrivée en Belgique il y a 13 ans, la Camerounaise Sabine Amiyeme est détenue depuis début octobre au centre fermé pour femmes de Holsbeek, et risque un rapatriement imminent. La réalisatrice Rosine Mbakam, notamment à l'origine du documentaire "Chez Jolie Coiffure" - sorti en salles en 2018 et qui retrace l'histoire de Sabine - pointe dans un communiqué une situation "profondément injuste" et appelle à la mobilisation afin d'éviter toute expulsion.
En 2011, Sabine Amiyeme rejoint la Belgique après un parcours migratoire "violent et traumatisant", relate la cinéaste. "Elle a réussi à reconstruire sa vie, à se tisser un réseau, à ouvrir un salon de coiffure et un restaurant à Liège et malgré cela, n'a jamais réussi à obtenir la régularisation de son séjour, comme des milliers de personnes qui survivent, sans papiers, en Belgique", déplore Rosine Mbakam.
"Cheffe d'entreprise, elle a des employés et paye ses impôts, comme toute entrepreneure. Aujourd'hui, sa vie est en Belgique." Après plusieurs refus de régularisation au fil des ans, Sabine tente une nouvelle fois d'introduire une demande en juin dernier. Celle-ci se solde par un refus et s'accompagne d'une interpellation sur son lieu de travail, le 2 octobre. Elle est envoyée en centre fermé, subit une première tentative d'expulsion vers le Cameroun le 15 octobre, à laquelle elle résiste, avant d'être reconduite au centre.
"La situation de Sabine démontre l'absurdité de notre système et l'inhumanité des lois d'immigration", appuie Rosine Mbakam. Depuis début octobre, cette dernière mobilise "toute son énergie" pour empêcher l'expulsion de Sabine vers un pays "où rien ni personne ne l'attend".
Une soirée de soutien est prévue mercredi prochain, à 19h00, au cinéma Galeries, en présence de la réalisatrice ainsi que de la directrice du Ciré, Sotieta Ngo. Le documentaire sera projeté, avant un débat sur les politiques migratoires en Belgique.