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Un an après l'attentat terroriste perpétré sur la place Sainctelette, à Bruxelles, emportant la vie de deux Suédois et blessant un troisième, l'association Life for Brussels a tenu à rappeler le quotidien plus que compliqué d'une quatrième victime "souvent oubliée", le chauffeur de taxi.
"Ce soir-là, il a croisé le regard du terroriste et depuis, n'a pas été épargné par la spirale infernale du syndrome de stress post-traumatique. Il a été reconnu inapte à reprendre le travail", a souligné mercredi l'association pour l'aide et l'accompagnement des victimes d'actes de terrorisme. Life for Brussels a rendu hommage aux victimes décédées, à leur famille, ainsi qu'à l'homme blessé et ses proches, tout en exprimant son soutien à cette autre victime "jusqu'ici ignorée".
"Ma famille et moi avons été complètement oubliés, laissés pour compte", a déclaré le chauffeur de taxi. "Depuis le 16 octobre, je ne suis plus le même, chaque jour est un combat, et parfois je me demande combien de temps je pourrai encore tenir. La vie n'a plus de sens. Je revis cette journée sans fin, et je me demande pourquoi personne ne me considère."
Malgré son statut de victime d'acte de terrorisme, "cet homme n'a pas droit à l'indemnisation pour les séquelles profondes laissées par cette nuit d'horreur", déplore Life for Brussels. "Cette injustice ne résulte pas d'un manquement de la part des assurances, mais bien d'un vide législatif qui, à ce moment-là, ne permettait pas une indemnisation adéquate pour de tels actes", dénonce-t-elle.
L'association ajoute que "l'une des victimes suédoises, décédée dans un bâtiment et non dans le taxi, n'aurait donc pas dû être couverte par une assurance, et sa famille n'aurait pas dû être indemnisée. Heureusement, elle l'a été et nous nous en réjouissons. Mais alors, pourquoi le chauffeur de taxi n'a-t-il pas eu autant d'égard?", s'interroge-t-elle.