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En un demi-siècle, Zara est devenue une marque incontournable avec 2.200 points de vente répartis dans le monde entier. Son succès repose sur une stratégie unique et discrète, mêlant innovation et inspiration.
Tout commence en 1963, en Galice, avec un simple atelier de confection ouvert par Amancio Ortega et sa femme. Douze ans plus tard, Ortega inaugure le premier magasin Zara à La Corogne, un succès fulgurant qui l'incite à créer la holding Inditex en 1985. Aujourd'hui, Zara est une référence mondiale de la fast fashion, comptant plus de 2.200 boutiques sur tous les continents, tandis que son fondateur figure parmi les dix personnes les plus riches de la planète.
Le secret d'une ascension fulgurante
Amancio Ortega, aujourd'hui âgé de 88 ans, reste un personnage mystérieux. Il a bâti son empire dans l'ombre, en copiant les tendances des grandes maisons de couture pour les rendre accessibles à moindre coût. Issu d'une famille modeste, Ortega quitte l'école à treize ans et enchaîne les petits boulots dans l'industrie textile. Très vite, il comprend qu'il faut offrir aux clientes les vêtements dont elles rêvent, mais à des prix plus abordables. C'est ainsi que Zara devient rapidement synonyme de mode accessible et tendance.
Le processus créatif de Zara repose sur une méthode bien rodée : la marque s'inspire des coupes, couleurs et styles des grandes marques pour proposer des collections qui captent les tendances actuelles. Le flou entre copie et inspiration est souvent pointé du doigt. Sonia Pinheiro, qui a travaillé aux côtés d'Ortega dès l'âge de quatorze ans, raconte : "Je me souviens qu'il copiait les modèles de nombreux magazines français et italiens".
Copie ou inspiration ?
La question de la copie reste un débat récurrent autour de la marque. Des créateurs accusent régulièrement Zara de s’approprier leurs designs, tandis que des sites spécialisés publient des comparaisons visuelles entre les vêtements de Zara et ceux des grandes maisons de couture. Pourtant, la marque préfère rester silencieuse face à ces accusations.
Edouard Vermeulen, créateur belge de la maison Natan, reconnaît la complexité du sujet : "Je pense que c’est de l’inspiration. De toute façon, toutes les maisons s’inspirent un peu des tendances. Il faut monter en gamme pour avoir de la qualité, et c’est ce qu’a fait Zara". Selon lui, être copié est presque flatteur : "Quand on inspire d’autres marques, c’est toujours amusant".