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200 citoyens sont entrés dans la salle de la cour d'assises de Bruxelles sur le coup de 9 heures ce lundi matin. Parmi eux, 24 seront tirés au sort : ils seront jurés lors du procès de Mehdi Nemmouche et de son complice pour l'attentat contre le musée juif de Bruxelles. Cette désignation risque de prendre du temps.
On s'attend à ce que beaucoup de candidats et jurés cherchent à faire valoir un motif de dispense. En effet, certains redouteront de devoir juger des hommes poursuivis pour terrorisme, et qui auraient des liens avec le groupe État islamique. Certains avanceront qu'ils ne peuvent s'absenter de leur travail durant 6 à 8 semaines, le temps que doit durer le procès. Il y a aussi le caractère antisémite de l'attaque qui pèsera dans la balance pour certains.
Un des avocats de Mehdi Nemmouche, Henri Laquay, résumait ces craintes ce matin au micro de Benjamin Samyn et Thomas Decupere :
Chaque personne convoquée explique ses raisons pour ne pas pouvoir être juré, s'il ou elle en a. Deux d'entre-eux, rencontrés par nos reporters, ont révélé des opinions totalement opposées. Tout d'abord, une mère d'un petit bébé qui espère être récusée car elle doit pouvoir être disponible pour son enfant alors qu'un tel procès peut durer jusqu'à tard dans la soirée chaque jour. Ensuite, un homme qui a déjà été convoqué 3 fois, qui ne demande qu'à faire son devoir de citoyen, mais qui n'a finalement jamais été choisi.
Dans les conditions pour pouvoir être récusé se trouve habituellement celle d'être soi-même avocat. Mais Me Benjamin Bluard a eu la surprise d'être tout de même convoqué ce matin. Il l'a expliqué au micro de Benjamin Samyn et Thomas Decupere :
Au final, il n'en restera que 24
En tout, 12 jurés effectifs seront tirés au sort, ainsi que 12 jurés suppléants. Il est excessivement rare qu'autant de suppléants soient désignés, mais la présidente de la cour d'assises veut prendre toutes les précautions en cas de maladie ou de récusation des jurés durant l'audience.
Tous devront jurer de n'écouter ni la haine, ni la méchanceté, ni la crainte ou l'affection pour juger Mehdi Nemmouche ou Nacer Brendrer. Une tâche compliquée vu l'émotion qui entoure cette attaque contre le musée juif. Les avocats de Mehdi Nemmouche ont d'ailleurs rappelé ce matin que les jurés qui seront choisis devront faire abstraction de tout ce qu'ils connaissent de l'affaire via les médias.