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Un dessinateur de presse saoudien a été condamné à 23 ans de prison pour des caricatures jugées insultantes envers les dirigeants de la monarchie du Golfe, selon sa soeur et une organisation de défense des droits humains.
Le cas de Mohammed al-Hazza, 48 ans, renforce les inquiétudes concernant la liberté d'expression sous le règne le prince héritier et dirigeant de facto du royaume Mohammed ben Salmane, alors que l'Arabie saoudite cherche à attirer touristes et investisseurs.
Ce père de cinq enfants avait été arrêté en février 2018 lors d'un "raid violent", a indiqué lundi dans un communiqué l'organisation de défense des droits humains Sanad, basée à Londres.
Un document judiciaire consulté par l'AFP mentionne des "caricatures offensantes" produites pour le journal qatari Lusail, ainsi que des messages sur les réseaux sociaux considérés "hostiles" à l'Arabie saoudite et favorables au Qatar.
L'arrestation de M. Hazza avait eu lieu moins d'un an après que Ryad et plusieurs de ses alliés ont rompu leurs relations avec le Qatar, l'accusant de soutenir des extrémistes et d'être trop proche de l'Iran, des allégations démenties par Doha.
Les deux pays ont rétabli leurs relations en janvier 2021.
Le tribunal pénal spécialisé d'Arabie saoudite, créé en 2008 pour traiter les affaires liées au terrorisme, avait initialement condamné le dessinateur à six ans de prison.
Mais son dossier a été rouvert cette année, alors qu'il s'apprêtait à être libéré, conduisant à une nouvelle condamnation, a affirmé mardi soir à l'AFP sa soeur Asrar al-Hazza, jointe par téléphone depuis les Etats-Unis.
"Il avait presque quitté la prison. Puis, de nulle part (...) il a eu 23 ans", a-t-elle déclaré.
Les autorités saoudiennes n'ont pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.