Accueil Actu Monde International

Sarasota retient son souffle avant l'arrivée de l'ouragan Milton

A l'approche de l'ouragan Milton, Sarasota, sur la côte ouest de la Floride (sud-est), prenait des airs de ville-fantôme, de nombreux habitants ayant choisi de partir, par précaution, suivant les consignes des autorités américaines.

La ville de près de 57.000 habitants est située au bord d'une baie donnant sur le golfe du Mexique qui attire en général les touristes, mais devient cette fois une source de préoccupation pour ses habitants, l'ouragan risquant de provoquer des inondations qui pourraient atteindre 4,50 mètres de hauteur par endroit.

Aux premières lueurs du jour mercredi, Brad Reeves s'est rendu une dernière fois sur la plage toute proche, avant d'aller se réfugier dans son appartement, situé dans un immeuble récent à quelques kilomètres de la côte.

"J'ai un peu les nerfs en pelote", concède-t-il, "on passe par tout un tas d'émotions, entre excitation et inquiétude, parfois sans pouvoir dormir".

Non loin de lui, un bateau est encastré dans la terrasse d'un restaurant, souvenir laissé par l'ouragan Hélène, qui a frappé l'est des Etats-Unis il y a moins de deux semaines, faisant plus de 200 morts.

Près du port de plaisance, Marilyn Borisk est sortie promener son chihuahua, Nemo, sous une pluie fine.

Cette femme de 60 ans a fait le choix de rester dans son appartement, pourtant situé dans la zone d'évacuation obligatoire, confiante dans la solidité de son immeuble, construit précisément pour résister aux ouragans.

"C'est très inquiétant pour la ville. C'est un lieu magnifique, spécial, qui a déjà souffert des dégâts provoqués par Hélène", regrette-t-elle, "tout le monde connaît quelqu'un qui a perdu sa maison lors du dernier ouragan, cela ne fait qu'ajouter de la souffrance".

A quelques heures de l'arrivée de Milton, certains tentent encore de protéger leur résidence comme ils le peuvent, à l'image de Phil Davis, un agent immobilier, occupé à charger des sacs de sable dans son véhicule pour les placer devant la porte de sa maison.

- "Plus en sécurité ici" -

"Je vais me barricader et m'y préparer. Cela va être une nuit difficile mais nous y ferons face et nous reconstruirons ce qu'il faudra reconstruire, tout ira bien", assure-t-il.

Dans le centre-ville, l'un des rares hôtels toujours ouverts s'est transformé en refuge pour ceux qui ne souhaitaient pas quitter Sarasota mais ne se sentaient pas en sécurité chez eux.

Plusieurs dizaines de personnes remplissent les couloirs, leurs biens entassés dans leurs véhicules. Familles avec enfants, personnes âgées ou plus jeunes, beaucoup avec leur animal de compagnie, entrent et sortent de l'établissement.

"Nous ne pouvions pas laisser notre animal seul, il faut qu'il soit avec nous", explique Samuel Ursua, cuisinier de 53 ans, désignant Bonbon, le petit chien à ses côtés, "on se sent plus en sécurité ici, je suis venu avec quelques amis et proches".

L'ouragan Milton menace une grande partie de la Floride et beaucoup d'habitants ont choisi d'aller se mettre à l'abri loin des côtes.

A Orlando, dans le centre de l'Etat, les habitants craignent d'importantes inondations, moins de deux ans après que l'ouragan Ian a englouti la région.

"On a ouvert les yeux avec Ian", souligne Brandon Allen, sauveteur qui se prépare à intervenir dans les zones touchées par de potentielles inondations, "tout peut disparaître" en cas d'ouragan très puissant.

Un refuge a été installé dans une école en bord d'Orlando, tout près des parcs d'attraction de Disney World, et des dizaines de personnes y attendent déjà anxieusement le passage de Milton.

"Ca fait peur", admet Nour Jeboki, 34 ans, habitant non loin et venu se réfugier avec sa famille, qui avait déjà tout perdu dans un ouragan il y a 20 ans, au Texas, et a préféré cette fois se mettre à l'abri. "Je prie pour que tout se passe au mieux. Avec celui-là, je suis nerveux."

Le changement climatique rend plus probable l'intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants en réchauffant les eaux des mers et des océans, selon les scientifiques.

À lire aussi

Sélectionné pour vous