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Harcèlement scolaire : une école peut-elle être condamnée pour non-assistance à enfant en danger?

Le film TKT met en lumière le drame du harcèlement scolaire, à travers l'histoire d'Emma, victime de violences à l'école qui l'ont menée à l'hôpital. Ce film libère la parole, mais soulève également une question cruciale: face au harcèlement, est-ce aux enseignants ou aux parents de prendre des mesures ?

TKT : trois lettres, mais surtout un film qui fait sensation. Il raconte l'histoire d'Emma, qui, depuis son lit aux soins intensifs, se remémore progressivement le harcèlement dont elle a été victime à l'école, un harcèlement qui l'a conduite à l'hôpital. Ce film permet de libérer la parole sur la question du harcèlement scolaire.

Dans une interview accordée à Moustique, Caroline, enseignante, raconte avoir dénoncé un cas de harcèlement sur une élève auprès de sa direction. La réponse du préfet fut glaçante : "C’est normal. Elle ne se lave pas bien." Michel, qui a lancé le projet "Sors de ta bulle" il y a six ans, évoque quant à lui le cas d’un père d'un harceleur, qui répond fièrement :  "Je sais que mon fils est un harceleur. C’est très bien. Il saura se débrouiller dans la vie.

Quel risque pour l'école ?

Si une école ne peut être directement condamnée, un directeur ou un professeur pourrait l’être, à condition qu'ils aient été informés du harcèlement et n'aient pas pris les mesures adéquates, et que cela soit prouvé.

Un exemple récent en Espagne illustre cette situation. Un établissement scolaire de Barcelone a été condamné à verser 6 500 € à un ancien élève. La justice catalane a jugé que l'école avait mal géré la situation, alors que l'enfant avait été frappé et humilié par ses camarades pendant plusieurs mois. Bien que les parents de la victime aient signalé les faits, l’école n’a pas pris les mesures nécessaires pour protéger leur fils, malgré son engagement à le faire.

En Belgique, le harcèlement est reconnu comme une infraction pénale, passible de peines de prison ou d’amendes, en vertu du code pénal.

De plus, le décret mission de 1997 de la Fédération Wallonie-Bruxelles précise la responsabilité des écoles en matière de violence. Il impose aux établissements de proscrire le harcèlement, de mettre en place des moyens pour lutter contre ce fléau, et de prévoir des sanctions adaptées.

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