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À l’occasion de leur retour sur scène avec "La tournée du trio", les trois humoristes partagent leur méthode pour écrire à six mains… et surtout pour ne pas s’entretuer en vacances.
RTL info : Arnaud Tsamère, Baptiste Lecaplain et Jérémy Ferrari, vous venez nous présenter votre nouveau spectacle, intitulé La Tournée du Trio. Arnaud, c’est à vous qu’a été confiée la tâche de pitcher le spectacle. Que pouvez-vous nous en dire ?
Arnaud Tsamère : Eh bien, on a prévu quelque chose qui, a priori, ne va pas très bien se passer, certainement à cause de moi. Mais on trouvera une solution que Baptiste acceptera tout de suite, parce qu’il est formidable, et que Jérémy mettra un peu plus de temps à valider… mais il finira par accepter, car c’est lui qui gère les finances. Plus sérieusement, on ne peut pas vraiment pitcher le spectacle, car il repose sur un accident. Et si on dévoile cet accident, on risque de ne plus vendre de places : les spectateurs n’auront plus envie de venir.
Jérémy Ferrari : En fait, c’est très compliqué, car on a fait un "anti-pitch". Alors demander à Arnaud de pitcher un spectacle qui repose sur un anti-pitch, c’était déjà difficile. Et là, il faut pitcher cet anti-pitch… Bref, on est partis dans une histoire impossible à résumer.
RTL Info : Vous serez sur scène dans moins d’un mois. Le spectacle est-il prêt ?
Arnaud Tsamère : Oui, très sérieusement, le spectacle est écrit. Non seulement il est prêt, mais on peut aussi dire à ceux qui nous écoutent qu’il y aura une vraie valeur ajoutée par rapport aux sketchs qu’ils connaissent de nous à la télé. Bien sûr, on a gardé cet ingrédient un peu fou où ça part dans tous les sens, mais on y a ajouté une arche narrative, une vraie histoire.
RTL Info : Vous étiez déjà montés sur scène ensemble en 2013. Qu’est-ce qui vous a motivés à remettre ça ?
Jérémy Ferrari : Il y a dix ans, la première tournée du trio était une initiative de nos anciens producteurs communs. Ils s’étaient dit que ce serait marrant de nous réunir pour que chacun joue une partie de son spectacle. C’était donc une compilation : 45 minutes de mon spectacle, 45 minutes d’Arnaud, 45 minutes de Baptiste. Cette fois, on voulait quelque chose de complètement inédit : deux heures entières écrites ensemble.
Baptiste Lecaplain : Ce qui nous liait déjà à l’époque, c’étaient les inter-sketchs. On avait pris un plaisir fou à écrire des mini-saynètes et même à tourner des vidéos humoristiques. C’était là que la magie opérait vraiment, et on avait envie de recréer ça. On l’a d’ailleurs refait pour les Duos Impossibles. Et la première fois qu’on s’est réunis pour ça, c’était à Bruxelles.
Jérémy Ferrari : Oui, on faisait des sketchs ou des présentations ensemble, mais on était toujours un peu frustrés. Présenter, c’est bien, mais ça dure cinq minutes. On avait envie de savoir ce que ça donnerait si on se lâchait complètement, tous les trois, pendant deux heures.
RTL Info : Comment avez-vous travaillé à trois pour construire ce spectacle ?
Jérémy Ferrari : Chaque vanne est validée par les trois. Beaucoup de propositions d’Arnaud sont refusées (rires), celles de Baptiste sont souvent acceptées, et je m’occupe surtout de la structure du spectacle. Ce qui m’obsède, c’est qu’il y ait du fond, du sens, et une histoire qui rende les deux heures fluides pour le public.
RTL Info : Chacun a un rôle bien défini dans l’écriture ?
Arnaud Tsamère : Oui, naturellement. Moi, je fais office de scripte : je tape à l’ordinateur. Jérémy aime structurer l’histoire, Baptiste se concentre sur les blagues, et moi, j’ajoute mon grain de sel au milieu de tout ça.
Baptiste Lecaplain : On se complète vraiment. Même si c’est hiérarchisé comme ça, on est clients les uns des autres. Ce qui est jouissif, c’est de s’enfermer dans une pièce, de se faire rire mutuellement, et de savoir qu’une blague validée par les trois fonctionnera à coup sûr.
RTL Info : Votre affiche semble très sérieuse. Pourquoi ce choix ?
Jérémy Ferrari : Avez-vous déjà vu une affiche d’humoriste avec une grimace dessus ?
Arnaud Tsamère : Oui, faire une grimace ou une pose exagérée, c’est un peu ringard. On a donc opté pour des photos "beau gosse", et on assume complètement. J’ai même parodié ça sur Instagram en postant une photo avec un titre d’album, façon boys band.
Jérémy Ferrari : En réalité, on n’avait pas d’idée précise pour l’affiche. Le spectacle est difficile à décrire, car il mélange nos univers. On a donc fait une séance photo et, en attendant de trouver mieux, on a utilisé ces images. Finalement, comme elles plaisaient, on les a gardées.
RTL Info : Vous partez en vacances ensemble. Comment ça se passe ?
Jérémy Ferrari : Honnêtement, sur scène comme en vacances, c’est pareil. Nos personnages sont des caricatures de nous-mêmes, donc on ne joue pas vraiment. Ce naturel plaît au public, je pense, parce qu’il reflète ce que nous sommes dans la vie.
RTL Info : Et qui est le plus compliqué en vacances ?
Arnaud Tsamère : Jérémy, sans hésitation. Il n’est pas compliqué, il est complexe ! Il a des névroses qu’il faut accepter quand on est son ami. Mais quand on est fatigué, c’est parfois plus difficile.
Baptiste Lecaplain : Oui, il ne sait pas rester inactif. Il ne pourrait jamais être paresseux.
Jérémy Ferrari : Ils se moquent toujours de moi parce que je veux qu’ils s’amusent, mais je deviens très directif pour m’assurer qu’ils s’amusent vraiment !
RTL Info : Et ça fonctionne ?
Baptiste Lecaplain : Oui, on s’amuse beaucoup. Il faut reconnaître que Jérémy est un excellent hôte en vacances.