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Le nouveau chef de l'Otan Mark Rutte soutiendra l'Ukraine, sans inquiétude avant la présidentielle américaine

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KENZO TRIBOUILLARD

Mark Rutte, qui a officiellement pris la tête de l'Otan mardi, a assuré l'Ukraine du soutien de l'Alliance atlantique, affirmant ne pas être inquiet du résultat de l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis.

"Je ne suis pas inquiet. Je connais très bien les deux candidats et j'ai travaillé quatre ans avec Donald Trump", a affirmé l'ancien Premier ministre néerlandais devant la presse, peu avant de prendre ses fonctions, en remplacement du Norvégien Jens Stoltenberg.

Une éventuelle victoire du milliardaire américain le 5 novembre hante les couloirs du siège de l'Otan à Bruxelles, où les menaces d'un retrait américain lancées par l'ancien président des Etats-Unis résonnent toujours.

Le Néerlandais a rencontré à plusieurs reprises Donald Trump, à qui il a su tenir tête, lors d'une rencontre en 2018 à Washington. Il a su également gagner sa confiance en reconnaissant qu'il avait raison de souligner combien était nécessaire un meilleur partage du fardeau au sein de l'Otan entre Américains et Européens.

Mark Rutte, qui a toujours défendu la frugalité budgétaire, est très attendu sur ce sujet, y compris en cas de victoire de la candidate démocrate Kamala Harris. Les demandes américaines sur un rééquilibrage au sein de l'Alliance ne datent pas de la présidence Trump (2017-2021).

- Trois priorités -

M. Rutte a d'ores et déjà détaillé les trois priorités de son mandat de quatre ans: le soutien à l'Ukraine, le renforcement "de notre défense collective" et enfin le développement des partenariats internationaux déjà engagés par l'Otan avec des pays tiers.

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ERIC LALMAND

Il succède au Norvégien Jens Stoltenberg, resté dix ans à la tête de l'Alliance atlantique. Cette passation de pouvoirs a eu lieu au siège de l'Otan à Bruxelles, dans le cadre d'une réunion du Conseil de l'Atlantique, l'instance politique de l'Otan qui rassemble les ambassadeurs des pays membres.

Jens Stoltenberg, 65 ans, a ouvert la réunion vers 10H00 (08H00 GMT) et Mark Rutte, 57 ans, l'a conclue, d'un coup de marteau, celui donné par l'Islande en 1953, réservé aux grandes occasions.

M. Stoltenberg a assuré mardi que l'Alliance atlantique était "entre de bonnes mains" avec Mark Rutte à sa tête.

Les deux hommes se connaissent bien. L'ancien Premier ministre néerlandais a représenté son pays aux sommets de l'Otan ces 14 dernières années. Et il a également fréquenté l'ex-Premier ministre norvégien avant que ce dernier ne prenne ses fonctions à l'Otan.

- Nombreux défis -

De nombreux défis attendent désormais le nouveau patron de l'Otan, a rappelé pendant la réunion du Conseil de l'Atlantique nord le doyen des ambassadeurs, le Croate Mario Nobilo.

La guerre fait toujours rage en Ukraine, aux portes de l'Alliance atlantique, deux ans et demi après l'invasion de ce pays par l'armée russe.

Mark Rutte devra donc veiller lors de son tout premier grand rendez-vous - une réunion des ministres de la Défense de l'Otan les 17 et 18 octobre -, à maintenir au plus haut niveau l'indispensable soutien militaire occidental à l'Ukraine en guerre, au moment où la pression monte pour mettre un terme à cette guerre et ouvrir des négociations.

Le nouveau patron de l'Otan a promis mardi devant les ambassadeurs de "renforcer notre soutien à l'Ukraine et de la rapprocher toujours plus de l'Otan".

Mais il devra surtout arbitrer entre la volonté de Kiev de rejoindre l'Alliance au plus vite et les résistances opposées à cet objectif par plusieurs pays de l'Alliance, dont les Etats-Unis et l'Allemagne.

Il a également promis de s'assurer que l'Otan soit bien en ordre de bataille face à la menace russe. Et pour cela, a-t-il averti, il faudra dépenser plus. "Il n'y a pas d'alternative gratuite si nous voulons être à la hauteur des défis qui nous attendent", a-t-il déclaré.

Seuls 23 des 32 pays de l'Alliance ont atteint l'objectif fixé il y a dix ans de consacrer au moins 2% de leur Produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires. Et plusieurs d'entre eux assurent que face au Kremlin il faut désormais bien davantage.

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