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Extrême droite française: Marine Le Pen dit avoir "hâte" d'être élue présidente

En France, alors que le Premier ministre François Bayrou persiste et signe dans ses déclarations sur la "submersion migratoire", Marine Le Pen sort du bois. Elle a déclaré hier/mercredi dans une interview qu'elle avait hâte d'être élue à la présidence de la République, ajoutant qu'elle se préparait et travaillait à son arrivée au pouvoir.

Marine Le Pen vient de jeter un pavé dans la mare. Silencieuse depuis le décès de son père il y a trois semaines, elle a repris la parole et ceux qui la croyaient endormie en sont pour leurs frais. Non, elle ne soutient pas, même modérément, le gouvernement Bayrou et elle ne s'interdit pas de le censurer, comme elle l'avait fait avec Michel Barnier.

Non, elle ne réclame pas la démission du Président de la République, ce serait, dit-elle, contraire aux institutions, mais elle ne l'exclut pas et dans ce cas elle serait candidate, ne doute pas d'être élue et choisirait Jordan Bardella comme Premier ministre.

Elle ne redoute pas la date du 31 mars quand la justice se prononcera sur le procès des emplois fictifs des assistants parlementaires de son parti à Strasbourg. "Je n'imagine pas", dit-elle, "que des magistrats décident de priver le peuple français de se choisir leur candidat à la présidentielle." A bon entendeur, salut !

Enfin, elle estime qu'il y aura une dissolution de l'Assemblée nationale dès que ce sera possible, en juillet, car d'après elle, un pays comme la France ne peut pas indéfiniment ou pendant de très longs mois ou années vivre sans majorité.

 

En face, François Bayrou apparaît bien démuni, empêtré dans la polémique sur le sentiment de submersion migratoire. Hier encore au Sénat, les socialistes lui ont demandé de retirer ses propos.

Son ministre des Relations avec le Parlement a lu sa réponse. Il regrette que l'on retienne davantage le terme de "submersion" que celui de "sentiment", reconnaissant que les mots sont des pièges. Il a appelé les parlementaires à reconstruire un modèle d'intégration en panne, évoquant la nécessité, je cite, "d'accueillir correctement ceux qui viennent dans notre pays, comme c'est notre devoir".

Bref, il met un peu d'eau dans son vin. Interrogé après la séance sur l'éventuelle reprise des négociations sur le budget, le président du groupe PS a répondu "on va réfléchir".

En fait, les socialistes sont divisés entre ceux qui accusent le Premier ministre de faire le jeu de l'extrême droite et souhaitent le renverser, et ceux plus pragmatiques, dont François Hollande, qui veulent peser sur le projet de budget et, au final, réapparaître comme un parti digne de gouverner. Avec, bien sûr, en ligne de mire l'élection présidentielle à laquelle ils pensent tous, à gauche, à droite, au centre, Le Pen, Hollande, Philippe, Attal et même Bayrou.

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