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"Submersion" migratoire: François Bayrou choque la gauche, déjà la fin de son gouvernement?

En France, le gouvernement va-t-il être renversé pour un mot malheureux ? Le Premier ministre François Bayrou a utilisé le terme de "submersion" pour qualifier l'immigration. Une formule que le parti socialiste a immédiatement condamnée. Résultat, le PS a rompu ses négociations sur le budget. François Bayrou s'est-il tiré une balle dans le pied ?

Tout a commencé lundi soir. Invité sur la chaîne d'information LCI, François Bayrou a soutenu qu'il y avait en France, un sentiment de "submersion migratoire". "Les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu'ils ne dépassent pas une certaine proportion."

Une formule qui a braqué l'opposition de gauche, et notamment les socialistes, qui étaient en cours de négociations avec le gouvernement sur le vote du budget.

Hier/mardi, lors de la séance de questions à l'Assemblée nationale, les socialistes ont donc demandé à François Bayrou s'il maintenait ses propos. Réponse, "oui". "Quiconque est allé à Mayotte, a-t-il dit, mesure que le mot de submersion est celui qui est le plus adapté. Qui peut dire que ce n'est pas vrai ? Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, ce sont les réalités."

Applaudissements sur les bancs du Rassemblement national, tollés sur ceux de la gauche. Le PS, peu après, rompait ses pourparlers avec le gouvernement. Si la situation politique n'était pas aussi tendue en France, la formulation serait peut-être passée inaperçue. Le président de la République, François Mitterrand, un socialiste, n'avait-il pas lui-même évoqué un seuil de tolérance concernant l'immigration en 1989?

De plus, François Bayrou a cité un "sentiment de submersion" évoquant le ressenti de la population française, ce qui n'est pas forcément une réalité objective.

Malheureusement pour lui, ce vocabulaire est aujourd'hui celui de la droite la plus dure et l'employer, même sans arrière-pensée, vous place de facto dans ce camp.

Par ailleurs, la comparaison avec Mayotte est maladroite. La réalité de ce département d'outre-mer n'a rien à voir avec celle de la métropole. Mayotte, qui est géographiquement dans l'archipel des Comores, fait face effectivement à un afflux d'immigrés venus des îles voisines. Mais ces immigrés ont la même culture, la même langue et la même religion musulmane que les Mahorais.

 

François Bayrou a-t-il voulu donner des gages au Rassemblement national ? Non, il n'en a pas besoin puisque le parti de Marine Le Pen a déjà confirmé qu'il ne voterait pas la censure. Il a simplement dit ce qu'il pensait, et ce n'est pas la première fois.

Déjà en 2022, il défendait le droit des peuples à la pérennité de leur identité. D'ailleurs, ses ministres issus de la droite ont salué ses propos, qualifiés de réalistes.

Sans majorité, François Bayrou navigue à la godille. Un coup à gauche, un coup à droite. Jusqu'à présent, il y arrivait. Mais cette fois, il pourrait bien se chavirer.

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