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L'armée israélienne a annoncé avoir tué le chef de la sécurité intérieure du Hamas lors d'une frappe aérienne dans la bande de Gaza. En riposte, le mouvement islamiste palestinien a tiré des roquettes sur Israël, depuis Gaza.
"Ces derniers jours, l'armée israélienne et le Shin Bet (sécurité intérieure, NDLR) ont mené une frappe et éliminé le terroriste Rachid Jahjouh, le chef du Service de la sécurité générale du Hamas", a indiqué sur X le porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Ardaee, ajoutant que Rachid Jahjouh avait succédé à Sami Odeh, tué en juillet 2024.
En réponse à cette attaque, le Hamas a affirmé avoir tiré des roquettes sur Tel-Aviv, en riposte aux "massacres de civils", commis par Israël à Gaza
L'armée de l'air israélienne a indiqué avoir intercepté un projectile tiré depuis Gaza et ajouté que deux autres étaient tombés sur des zones non habitées. "Les organisations terroristes reviennent dans les zones peuplées pour tirer des roquettes", a indiqué le porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Adraee, pour justifier cet appel lancé après les tirs de trois roquettes vers Israël revendiqués par la branche armée du mouvement islamiste palestinien.
Donald Trump soutient l'offensive d'Israël
Donald Trump "soutient pleinement Israël, l'armée israélienne et les actions entreprises ces derniers jours" à Gaza, a déclaré jeudi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt. Le président américain "a clairement fait comprendre au Hamas que s'il ne libérait pas tous les otages, il vivrait un enfer, et malheureusement, le Hamas a choisi de jouer un jeu médiatique avec des vies humaines", a-t-elle ajouté.
"N'oublions pas que le Hamas est entièrement coupable de cette situation à cause de sa violente attaque du 7 octobre contre Israël", a encore dit la porte-parole.
Un "peuple sans défense"
Après des semaines d'impasse, Israël a mené mardi les frappes les plus meurtrières sur Gaza depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 19 janvier. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a averti qu'elles n'étaient "que le début" et que la pression militaire était "indispensable" pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas. Ces bombardements massifs ont brisé le calme relatif qui régnait dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu, après quinze mois d'une guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 58 restent retenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. A l'hôpital indonésien, dans le nord du territoire, des familles endeuillées se sont agenouillées jeudi près des corps de leurs proches, enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang.
"Nous voulons un cessez-le-feu! Nous voulons un cessez-le-feu", a déclaré l'un d'entre eux, Mohammed Hussein, appelant la communauté internationale à mettre fin aux massacres. "Nous sommes un peuple palestinien sans défense", a-t-il ajouté.
Impasse
Un responsable du ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas a indiqué que l'armée israélienne avait fermé la veille le carrefour des Martyrs, appelé Netzarim par les Israéliens, principal verrou entre la ville de Gaza et le sud du territoire, sur la route Salaheddine.
Des chars israéliens se sont déployés à ce carrefour "après le retrait des forces spéciales de sécurité américaines hier" mercredi matin, a-t-il ajouté. Il faisait référence aux agents de sécurité privée américains déployés en février après le retrait de l'armée israélienne dans le cadre de l'accord de trêve. La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, parmi lesquels huit morts, et la libération d'environ 1.800 détenus palestiniens.
Depuis, les négociations menées par l'intermédiaire du Qatar, des États-Unis et de l'Egypte, sont au point mort. Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire et la libération des derniers otages. Israël souhaite de son côté une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation" de Gaza et le départ du Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007.
Comme moyens de pression, Israël a déjà bloqué l'entrée de l'aide humanitaire et coupé l'électricité dans le territoire assiégé, où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, tout en n'excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cède pas. Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a déploré jeudi "un déchaînement sans fin des épreuves les plus inhumaines" pour la population de Gaza.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité. En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 49.617 morts, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.