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Jonathan Crickx, le directeur de la communication de l'UNICEF pour la Palestine, était l'invité du RTL info 13H. Alors que la guerre à Gaza dure depuis maintenant sept mois, comment vivent les habitants de cette enclave palestinienne ? Pour Jonathan Crickx, la situation est toujours extrêmement alarmante.
"La situation à Gaza est évidemment absolument dramatique. Déjà, il faut se rappeler qu'il y a 14 000 enfants qui ont été tués dans cette escalade de violence, d'après les chiffres du ministère de la Santé. Les enfants que nous avons rencontrés, que nous rencontrons tous les jours sur le terrain, manquent de tout. Il n'y a pas assez d'eau. Il faut imaginer qu'ils ont, en moyenne, entre 1,5 et 2 litres d'eau par personne par jour. Et ça, c'est pour boire, c'est pour cuisiner et c'est pour l'hygiène. Donc c'est évidemment beaucoup trop peu. Il y a trop peu de nourriture. On sait que la famine est sur le point d'apparaître, notamment dans le nord de la bande de Gaza, où il y a moins d'aide humanitaire qui parvient à être acheminée aux enfants et aux familles dans le nord. Donc, évidemment, il y a également les problèmes liés à l'accès aux soins de santé. Il y a de plus en plus de maladies : 90 % des enfants, d'après les rapports que nous recevons, ont de la diarrhée chronique. Donc c'est une situation qui est absolument dramatique", constate-t-il.
Ce matin, Israël a pris le contrôle du poste-frontière de Rafah. C'est notamment par là qu'est acheminée une grande partie de l'aide humanitaire à Gaza. Qu'est-ce que cela peut changer, sur le terrain, pour l'acheminement de l'aide humanitaire ? "Alors, il faut bien comprendre qu'il y a deux points d'entrée. Il y a Rafah et il y a Kerem Shalom. Et ce sont deux points d'entrée vitaux par lesquels entre l'essentiel de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Et effectivement, depuis un jour, un jour et demi, ces points d'entrée sont fermés. Nos équipes sur place n'ont pas vu un seul camion d'aide humanitaire rentrer. Évidemment, ça pose énormément de problèmes. Ça veut dire qu'il n'y a pas de nourriture, il n'y a pas d'eau qui rentre, il n'y a pas de médicaments qui rentrent. Et il y a également le problème du carburant. On manque de carburant, mais sans ça, on ne peut simplement pas faire rouler les camions qui vont acheminer l'aide humanitaire. Donc, pour nous, c'est absolument important que l'aide humanitaire puisse rentrer dans la bande de Gaza, que le carburant puisse rentrer et que l'on puisse distribuer l'aide humanitaire aux personnes qui en ont besoin, où qu'ils soient dans la bande de Gaza", conclut-il.