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Un Boeing 737-800 de la compagnie Jeju Air s'est écrasé dimanche à l'aéroport de Muan, faisant 179 morts. Les enquêteurs se concentrent sur trois hypothèses pour expliquer ce drame : une collision avec des oiseaux, une défaillance du train d'atterrissage et la présence d'un mur en bout de piste.
Le crash du vol Jeju Air en provenance de Bangkok, qui a fait 179 morts dimanche matin, est le pire accident aérien de l'histoire de la Corée du Sud. Seuls deux membres d'équipage ont survécu à la catastrophe. Le pays observe un deuil national de sept jours, alors que les enquêteurs s'activent pour déterminer les causes de ce drame. Trois pistes sont actuellement privilégiées.
Dès dimanche, les autorités sud-coréennes ont évoqué la possibilité d'une collision avec des oiseaux. Cette hypothèse a été confirmée lundi par le ministère des Transports, qui a indiqué que les pilotes avaient signalé un impact avec des volatiles peu avant l'atterrissage.
Les oiseaux, notamment les canards présents dans la région, sont une menace réelle pour les avions, car leur ingestion par les moteurs peut entraîner une perte de puissance voire un arrêt complet. "Il est plausible que des canards, qui sont répandus dans la région, aient joué un rôle majeur dans l'accident", estime Choi Chang-yong, professeur de sciences forestières à l'université nationale de Séoul.
Défaillance du train d'atterrissage
L'avion ayant atterri sur le ventre, une défaillance du train d'atterrissage est également envisagée. Selon Kim Kwang-il, professeur de sciences aéronautiques et ancien pilote, la collision avec les oiseaux pourrait avoir endommagé les systèmes électriques de l'appareil, rendant le train d'atterrissage inopérant.
Cette hypothèse est renforcée par le fait qu'un autre Boeing 737-800 de Jeju Air a connu un problème similaire avec son train d'atterrissage lundi matin, ce qui a conduit Séoul à ordonner une inspection complète de tous les appareils de ce type utilisés par les compagnies sud-coréennes.
Mur en bout de piste
Si l'atterrissage d'urgence a été salué par les experts, la présence d'un mur en bout de piste suscite de vives critiques. Selon certains spécialistes, cet obstacle, qui ne respecterait pas les normes internationales de sécurité, aurait aggravé les conséquences du crash. "La plupart des passagers sont morts à cause de cet obstacle, c'est bouleversant", a déclaré Kim Kwang-il, contrarié, appelant les autorités aéroportuaires à rendre des comptes. "Malgré l'urgence, l'atterrissage a été remarquablement bien exécuté."
Le vice-ministre en charge de l'aviation civile a assuré que le lien entre ce mur et l'accident serait examiné avec attention.
Les boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées et une équipe d'enquêteurs américains, incluant des représentants de Boeing, est arrivée en Corée du Sud pour apporter son expertise.