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Joe Biden a salué jeudi la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, parlant d'une "bonne journée pour Israël, les Etats-Unis et le monde", qui permet de lever un "obstacle" majeur en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et de la libération des otages.
"Il est désormais possible d'envisager un +jour d'après+ à Gaza sans le Hamas au pouvoir, ainsi qu'un règlement politique offrant un avenir meilleur aux Israéliens comme aux Palestiniens", a affirmé le président américain dans un communiqué.
"Yahya Sinouar était un obstacle insurmontable à la réalisation de tous ces objectifs. Cet obstacle n'existe plus", a-t-il déclaré alors qu'il se trouvait en route pour l'Allemagne.
La vice-présidente des Etats-Unis et candidate à la Maison Blanche, Kamala Harris, a pour sa part dit que cela donnait "l'occasion de mettre fin, enfin, à la guerre à Gaza".
"Cette guerre doit se terminer de telle sorte qu'Israël soit en sécurité, les otages libérés, que la souffrance à Gaza prenne fin et que le peuple palestinien puisse exercer son droit à la dignité, la sécurité, la liberté et l'autodétermination", a-t-elle déclaré à la presse depuis Milwaukee, dans le nord du pays.
Israël a annoncé jeudi que Yahya Sinouar, considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, avait été tué lors d'une opération mercredi dans la bande de Gaza.
Joe Biden s'est ensuite entretenu par téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"J'ai appelé (Bibi) Netanyahu pour le féliciter d'avoir éliminé Sinouar. Il avait beaucoup de sang sur les mains", a-t-il dit à des journalistes à son arrivée à Berlin. "Il est maintenant temps d'aller de l'avant".
M. Biden a également annoncé qu'il dépêchait son chef de la diplomatie Antony Blinken en Israël, dans "quatre ou cinq jours".
Les deux dirigeants ont estimé que la mort de M. Sinouar constituait "une occasion de favoriser la libération des otages" et qu'ils allaient "coopérer afin d'atteindre cet objectif", selon les services du Premier ministre israélien.
Dans son communiqué, le président américain a rappelé qu'il avait ordonné aux services de renseignement américain après l'attaque du Hamas d'aider leurs homologues israéliens à "localiser et à suivre Sinouar et d'autres dirigeants du Hamas".
Le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a, cependant, insisté sur le fait que les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans l'opération.
"Il s'est agi d'une opération de l'armée israélienne", a-t-il dit aux journalistes accompagnant le président américain.
- "Redoubler d'efforts" -
Parlant d'un "coup incroyablement significatif" porté au Hamas, le responsable a insisté sur l'ouverture qui se présente pour tenter de relancer les négociations pour un cessez-le-feu, qui sont au point mort depuis l'été, tout en disant qu'il était "trop tôt" pour connaître l'impact sur le mouvement islamiste palestinien.
Le secrétaire d'Etat Antony Blinken, a dit pour sa part vouloir "redoubler d'efforts avec nos partenaires dans la région" en vue de créer "un nouveau chemin" vers la paix.
Son porte-parole Matthew Miller a précisé qu'il s'était déjà entretenu jeudi avec ses homologues qatari et saoudien.
Les tensions se sont accrues ces derniers mois entre M. Biden et M. Netanyahu, le dirigeant israélien semblant rester sourd aux multiples appels à la désescalade au Moyen-Orient.
Mardi, les Etats-Unis ont menacé Israël de suspendre une partie de leur assistance militaire s'il n'y avait pas d'amélioration significative de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, lui donnant un délai de 30 jours.